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Alors que depuis plus d’un an, la France n’a connu que de brèves périodes de liberté, François Busnel, dans un récent épisode de son émission « La p’tite librairie » revient sur l’essentiel du message, qu’il y a 73 ans déjà, Georges Orwell a tenté de faire passer à travers son célèbre ouvrage : 1984. Si le livre a eu du succès, la leçon ne semble guère avoir été entendue.
Voici la retranscription de l’émission :
« Vous n’avez pas le sentiment d’être surveillé, quand vous vous connectez à internet ou à un réseau social et que vos données personnelles sont enregistrées par exemple ?
C’est le moment de se replonger dans le grand roman de la surveillance totalitaire. 1984, de Georges Orwell est plus que jamais d’actualité… Ce chef d’œuvre, qui date 1948 anticipe de façon saisissante les pires traits de notre époque.
Orwell met en garde contre la société de surveillance. Il montre qu’il n’y a de totalitarisme que parce qu’il existe une sourde demande de servitude volontaire, la liberté ayant un coût que tout le monde n’est pas prêt à payer.
C’est ce que comprend le personnage principal Winston Smith dès les premières pages. Winston, c’est un fonctionnaire du ministère de la vérité, qui fait consciencieusement son travail. Winston n’a aucun de souvenir d’enfance et dès qu’il entre dans le champ du « télécran » qui le surveille en permanence, eh bien il doit feindre une expression d’optimisme.
Un jour, il décide de braver le regard du grand frère Big Brother, en commençant son journal intime. Et là, en écrivant, c’est comme s’il découvrait celui qu’il aurait pu être, celui qu’il pourrait devenir. Il tombe amoureux, brave l’interdiction qui pèse sur toute manifestation d’affection et il se soulève contre le parti.
Mais il ne se doute pas que le mouvement d’opposition auquel il songe n’est en réalité qu’une fiction destinée à piéger les vrais résistants.
Orwell montre dans ce roman terrible et génial à quel point combien préserver son intimité, tout comme penser en dehors des clous constitue un trouble à l’ordre public, nous sommes prévenus, à nous de faire en sorte que 1984 reste une fiction… »
Dans ce brillant résumé de François Busnel, la phrase la plus porteuse de pessimisme est sans doute celle-ci : « Il n’y a de totalitarisme que parce qu’il existe une sourde demande de servitude volontaire, la liberté ayant un coût que tout le monde n’est pas prêt à payer ». Oui, les autocrates, les gouvernements, les régimes même, sont de passage, mais cette faiblesse des hommes pour la servitude constitue le véritable terreau de toutes les dictatures, c’est elle qu’il faut combattre encore et toujours comme le dit François Busnel « pour que 1984 reste une fiction ».
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