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Estimation de la population mondiale au 1er janvier 2022
Selon différents compteurs, en millions d'habitants et en début d'année
Sources 2021 2022 Progression
en nombre en %
Countrymeters 7851 7 948 + 96 soit + 1,2 %
Earth Clock 7844 7 934 + 90 soit + 1,3 %
INED 7 835 7 916 + 81 soit + 1,0 %
Overpopulation awareness 7 755 7 830 + 75 soit + 1,0 %
PopulationCity.world 7 807 7 890 + 82 soit + 1,1 %
Population.io 7 798 7 876 + 78 soit + 1,0 %
Population mondiale.com 7 778 7 863 + 85 soit + 1,1 %
Terriens.com 7 768 7 842 + 74 soit + 1,0 %
US Census Bureau 7 733 7 869 + 136 soit + 1,8 %
Worldometers 7 836 7 917 + 81 soit + 1,0 %
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Moyenne : 7 800 7 889 + 89 soit + 1,1 %
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A en croire les principaux compteurs disponibles sur internet, les effectifs de la population mondiale atteindraient en ce 1er janvier 2022 près de 7,9 milliards et il y aurait sur Terre 88 millions de personnes de plus qu’il y a un an, soit une augmentation légèrement supérieure à 1 %. Précisons toutefois que cette estimation est entachée d'une forte et récente réévaluation du compteur de l'US Census bureau, sans cette réévaluation, la moyenne de la croissance serait plutôt d'environ 83 millions (*).
Mais au-delà de ces estimations, ce qui marque l’année sur le plan démographique est évidemment l’impact potentiel de l’épidémie de covid.
Pour la première fois depuis le début des années 2000, l'ONU et l'INED n'ont pas publié les statistiques et projections qu'elles éditaient régulièrement tous les deux ans à la fin du printemps et au début de l'automne. La pandémie perturbe les travaux statistiques dans de nombreux pays mais aussi le choix des hypothèses de fécondité qui sont à la base des projections. Il est particulièrement difficile aujourd'hui d'anticiper les conséquences démographiques de cette maladie.
Le Covid est doublement impliqué dans la démographie.
Il l’est en tant que conséquence de la surpopulation, mais il l’est aussi en tant que facteur puisqu’il impacte la mortalité comme la fécondité.
Sur le covid comme conséquence de la surpopulation voyez notamment la vidéo proposée par Denis Garnier, président de l’association Démographie Responsable. Il semble probable que l’empiétement croissant sur la nature du fait de notre nombre et donc le contact forcé avec des espèces animales éventuellement porteuses de germes pathogènes favorise les pandémies. Il en est sans doute plus encore de la promiscuité qu’impose l’actuelle densité de population. D’ailleurs, nombre de mesures de protection anti covid visent à limiter les regroupements, c’est hélas de plus en plus difficile dans un monde de 8 milliards de personnes où se multiplient les mégapoles.
Sur le covid en tant que déterminant démographique, il faut distinguer les effets sur la mortalité de ceux affectant la natalité.
Bien que l’on dispose d’une estimation du nombre de décès liés au covid dans le monde, - ils seraient entre 5 et 6 millions aujourd’hui - ses conséquences sur la mortalité ne sont pas évidentes. La maladie est-elle réellement la cause (ou la cause principale) de tous les décès qui lui sont attribués ? On sait en effet qu’elle touche majoritairement des personnes par ailleurs fragilisées, soit par l’âge, soit par d’autres pathologies. A l’inverse, a-t-elle tué des gens sans qu'on lui rattache leur décès ? L’impact du covid sur la mortalité ne saura être valablement estimé qu’après quelques années, quand pourra être mise en évidence une inflexion notable (ou pas) et durable (ou pas) des courbes de mortalité.
Deux éléments permettent toutefois de limiter la portée de cet « effet mortalité ».
Tout d'abord, la maladie, dans ses formes graves, touchant prioritairement des personnes âgées, retire moins « d’années-hommes » à la planète qu’une affection touchant toutes les générations. En second lieu, l’âge des victimes fait que celles-ci n'auraient de toute façons plus eu d'enfants, donc, à terme, l’impact de la mortalité liée au covid sur le volume de la population est négligeable (dans l’état actuel de la maladie en tout cas). Cette pandémie diffère en cela de celle de la grippe espagnole qui frappa le monde à l’issue de la première guerre mondiale (même si l’impact de la grippe espagnole sur la natalité fut également limité du fait qu’elle affectait majoritairement les hommes). Le covid n’a évidemment rien à voir non plus avec la peste noire de la fin des années 1340 du fait de la différence de létalité entre les deux maladies. En France, l’augmentation du nombre des décès en 2020 par rapport à 2019 serait d’environ 9%. C’est loin d’être négligeable même s’il faut défalquer de cette estimation l’augmentation mécanique de la mortalité liée au vieillissement de la population. Là aussi, tout dépendra de la durabilité du phénomène.
Concernant la fécondité, il est d’usage de considérer que les périodes difficiles, guerres et épidémies en particulier, angoissent la population qui tend alors à repousser les naissances. Le covid ayant été médiatisé début 2020, les premiers effets n’ont pu se faire sentir qu’à la fin de cette même année et dans le courant de l’année 2021. Il est donc encore bien tôt pour en tirer des conséquences définitives. Les premiers résultats dans les pays développés semblent toutefois marquer une influence assez forte mais non durable.
Sur l'ensemble de l'année 2020 les naissances auraient baissé en France de 17 000 (soit - 2,2 % environ) et le nombre total de naissances serait de 736 000 soit le plus bas depuis 1945. Il faut toutefois avoir à l'esprit que cette variation s'inscrit dans une tendance générale à la baisse, donc là aussi, il faut pouvoir isoler la "cause covid". Y a-t-il eu juste une amplification ou un véritable saut ? Dans les deux cas les conséquences du phénomène dépendront de sa durée et d’un éventuel effet rebond comme beaucoup de pays en connaissent après les périodes de conflits : Y aura-t-il un baby-boom post-covid et si oui, de quelle ampleur et de quelle durée ? (voir cet article du Monde reprenant les analyse de l'INED) En France, la baisse de la fécondité aurait également été plus forte dans les classes les plus pauvres (voir le graphique ci-dessous).
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La Chine et les Etats-Unis paraissent avoir connu une évolution comparable. Il faudra avoir des statistiques sur l’ensemble du monde et sur plus de deux ans pour tenter une analyse globale
Le covid ayant semble-t-il touché plus durement les pays les riches que les pays plus pauvres (pour la mortalité, sans doute en partie du fait que la population y est plus âgée et donc plus fragile), on peut penser que l’effet sur le moral des couples y a aussi été plus sensible. Une conséquence inquiétante, mais hélas plausible, est que le covid accentuerait encore l’écart de fécondité entre les différents pays du monde. Les pays pauvres faisant le plus d’enfants seraient ceux où la fécondité serait le moins affectée, tandis que les pays riches à la fécondité déjà en-dessous du seuil de renouvellement, verraient leur naissances s’effondrer plus encore. Bref ce fameux décalage qui inquiète tant les démographes serait en voie d’élargissement. Ce serait peut-être là la principale conséquence démographique du covid.
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Tous les articles intitulés : La population mondiale au 1er janvier :
2009 (6,759 milliards), 2010 (6,838 milliards), 2011 (6,914 milliards), 2012 (7,003 milliards),
2013 (7,082 milliards), 2014 (7,162 milliards), 2015 (7,260 milliards), 2016 (7,358 milliards),
2017 (7,440 milliards), 2018 (7,534 milliards), 2019 (7,637 milliards), 2020 (7,703 milliards),
2021 (7,800 milliards), 2022 (7,888 milliards), 2023 (7,984 milliards), 2024 (8,075 milliards),
2025 (8,156 milliards).
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Les noms des compteurs constituent des liens hypertextes et vous pouvez, en cliquant sur chacun d'eux, accéder directement au site en question.
(*) Depuis plusieurs années l'US Census Bureau propose des estimations des effectifs mondiaux sensiblement plus basses que celles des autres organismes. En attribuant (artificiellement de toute évidence), une forte croissance démographique ( + 136 millions !) à l'année 2021, ce compteur se rapproche ainsi de l'estimation moyenne pour nos effectifs en cours d'année. (7,869 milliards contre 7,888 pour la moyenne générale).