Le gouvernement vient de décider la poursuite des travaux pour la réalisation de l’A69 visant à relier Castres à Toulouse. Et cela malgré l’opposition de la population et même l’appel de nombreux scientifiques.
Cette décision constitue une triple contradiction.
Contradiction du point de vue des objectifs de sobriété et de lutte contre le réchauffement climatique. Alors que l’on demande en tous domaines des efforts aux français dans le cadre de la transition écologique, on construit une autoroute qui, comme tous les projets routiers, contribuera à augmenter le trafic automobile, générant consommation d’énergie et émission de gaz à effet de serre. Elle favorisera le développement du transport de fret routier - grand utilisateur de ce type de voies - au détriment du transport ferroviaire. Elle ne fera que nous entraîner plus avant dans la direction exactement opposée à ce qu’exigent aujourd’hui nos sociétés.
Contradiction dans la lutte contre l’écroulement de la biodiversité et la défense des paysages. Alors que ces thèmes commencent à s’imposer et que la Loi ZAN vise à limiter l’artificialisation des territoires, nous allons bétonner des kilomètres carrés de nature (l’autoroute en cause fait plus de 50 km de long) et fragmenter encore un peu plus tous les biotopes, quand leur interconnexion est au contraire essentielle.
Contradiction enfin dans une perspective de long terme qui devrait désormais guider toutes nos politiques. Les grandes infrastructures : les autoroutes, les grands aéroports, les lignes de TGV… ont une durée de vie très longue, sans doute de l’ordre du siècle et plus encore. Or, dans les 50 ou 60 années qui viennent, les énergies fossiles - le pétrole en premier lieu - seront largement épuisées et le trafic routier très réduit par force (l’électrification des véhicules ne constitue pas une alternative sérieuse notamment pour le fret). Quelle sera alors l’utilité d’un réseau autoroutier tentaculaire et destructeur ?
Signalons aussi un projet routier autour de Paris (Boulevard Intercommunal du Parisis) qui suscite une forte opposition dans les communes du Val d'Oise, une pétition est encours.