Le climat est à l'honneur ce mois-ci dans Science et Vie
Sous le titre : " Climat : Le réchauffement est-il sûr ? ",
la revue pose la question qui fâche.
Les attaques régulières et déja anciennes de Claude Allègre ou celles, plus récentes, de Vincent Courtillot peuvent instiller le doute dans l'esprit du public.
Disons le tout de suite, l'article de Science et Vie ne donne pas raison à ces "climato-sceptiques" : Ni sur la réalité du réchauffement, ni sur la discussion concernant le caractère anthropique ou non de ses causes.
Sur la réalité d'abord : les indices sont tous convergents.
- La température moyenne de la Terre a bien augmenté depuis 1900 d'environ 0,6 C°. Cette augmentation a marqué une pause entre 1940 et 1970, mais depuis, le mouvement est reparti de plus belle.
- Depuis 1980, la surface estivale de la banquise arctique suit un trend décroissant et est passé en 30 ans (pour les données lissées) d'environ 7,5 à 6,5 millions de kilomètres carrés
- La floraison des arbres fruitiers est clairement en avance depuis les années 1980 (Science et Vie propose un graphique montrant l'évolution historique de la floraison des célèbres cerisiers japonais).
- Enfin, le niveau des océans monte assez nettement et a gagné 10 centimètres depuis 1970. On sait que l'on attribue cette élévation pour partie à la fonte des glaciers et pour partie à la dilatation des eaux.
Sur les causes du réchauffement climatique :
De nombreux éléments entrent bien sûr en ligne de compte, mais l'augmentation régulière du taux de gaz carbonique dans l'atmosphère constitue un facteur déterminant et souvent les climato-sceptiques n'expliquent guère comment cette élévation resterait sans conséquences.
Or, la concentration en CO2 est passée de 280 parties par millions avant l'ère industrielle à 387 ppm aujourd'hui. Il est difficile d'imaginer que ceci ne se traduise pas par une élévation des températures, sauf à trouver des mécanismes ad hoc exactement compensateurs. On sait que la pollution induit une réduction de l'ensoleillement du sol. Plutôt qu'y voir un mécanisme compensateur on peut hélas y voir un phénomène masquant et réduisant simplement pour un temps l'ampleur du réchauffement. Il serait dangereux (pour ne pas dire pervers) de compter sur certains effets de la pollution pour en masquer d'autres.
Sciences et Avenir consacre également dans son numéro de mars quelques pages à la question. L'article propose un tableau comparatif des arguments des uns et des autres. Dans une troisième colonne, la revue donne son propre commentaire. Bien que de façon peut-être moins marquée que pour Science et Vie, la balance penche pour les points de vue du GIEC.
Enfin et sur un sujet tout à fait différent, Pour la Science, nous offre sous la plume d'Henry Léridon un article intutilé : La croissance démographique est-elle soutenable ?
A vrai dire, L'auteur discute plutôt des estimations qu'il ne répond à la question posée. En conclusion, M. Léridon estime que la population humaine devrait atteindre neuf milliards en 2050 mais "que ce chiffre ne devrait plus guère augmenter après". C'est là un consensus sur lequel s'accordent beaucoup de démographes.
Est-ce certain ? Mais surtout est-ce que les neuf milliards d'êtres humains prévus pour 2050 ne constituent pas déja un effectif insuportable pour la planète telle que nous l'aimons ?
Sur Economie Durable, vous savez que nous pensons que si.
___________________________________________________________
Pour plus d'information sur ces sujets :
Taux de CO2 dans l'atmosphère : Les chiffres clefs du CO2
Mécanismes de l'effet de serres : Le site Manicore
De combien nous réchauffe l'effet de serre ? Un peu de calcul
Science et Vie : numéro 1110, mars 2010, pages 40 à 64.
Sciences et Avenir : numéro 757, mars 2010, pages 8 à 14.
Pour la Science : numéro 389, mars 2010, pages 22 à 25.
___________________________________________________________