L'Earth System Research Laboratory (ESRL) vient de publier les statistiques 2010 de concentration de CO2 dans l'atmosphère à partir des études menées sur le volcan Mauna Loa.
Si, avec + 2,4 ppm, l'année ne marque pas la plus forte croissance jamais enregistrée (1), la décennie désormais achevée : 2000 - 2010 a battu tous les records d'augmentation avec + 20,4 ppm en dix ans ce qui correspond à + 5,5 % (soit + 0,54 % par an).
La décennie précédente, de 1990 à l'an 2000 avait pour sa part connu une augmentation de 15,2 ppm ce qui correspond à + 4,3 % (soit + 0,42 % par an).
Non seulement la croissance du taux CO2 ne recule pas, mais elle accèlère en termes absolus et même en termes relatifs. Nous modifions sensiblement la composition de notre atmosphère et cela de plus en plus rapidement.
L'avenir promis au charbon et la récente explosion de l'exploitation des gaz de schistes ne sont pas pour inverser cette inquiétante tendance.
Quant à l'évolution du taux de CO2 sur longue période, le graphique ci-dessous vaut tous les discours. Elle est forte, continue, durable et sans le moindre signe d'affaiblissement depuis 1960.
Nous voilà en moyenne sur l'année 2010 avec 389,78 ppm de dioxyde de carbone dans l'atmosphère, autant dire 390 (contre 280 à l'ère pré-industrielle). Nous nous dirigeons tout droit vers les 400 que nous atteindrons vers 2015. Nul doute que nous nous attaquerons alors au pic des 500 avec le même allant.
courbe rouge: données brutes, courbe noire: données désaisonnalisées
Pour plus d'informations, consultez les statistiques de l'ESRL
Voir également les pages chiffres clefs du CO2 sur ce site.
(1) L'année 2003 avait connu une augmentation de + 2,6 ppm. Sans battre le record donc, 2010 constitue cependant l'une des années de plus forte croissance de ce taux de CO2. Vous pourrez remarquer une divergence entre ces données et d'autres que l'on trouve sur le lien indiqué de l'ESRL. C'est parce qu'ici les croissances annuelles sont calculées sur les valeurs moyennes de l'année alors que le tableau fourni sur le site de l'ESRL les donne sur les valeurs au 1er janvier (et là c'est en 2002 que le record de croissance avait été atteint).
Rappel : ppm = parties par million (dans le total des molécules athmosphérique ne sont pas comprises les molécules d'eau (vapeur) dont la proportion est variable en temps comme en lieu).