Site consacré à l'écologie et à la construction d'une société durable, respectueuse de l'environnement Auteurs : Didier Barthès et Jean-Christophe Vignal. Contact : economiedurable@laposte.net
Par Gilles Lacan
L’accélération de la dégradation de la biosphère – dérèglement climatique, effondrement de la biodiversité, extinction des ressources naturelles - a placé la défense de l’environnement au centre du débat public.
Sur le fond, nous ne pouvons pas résoudre nos problèmes avec la pensée que nous avions quand nous les avons créés. Face à la dégradation anthropique de la planète et aux menaces qu’elle fait peser sur notre futur, nous devons changer de paradigme et tout subordonner à l’organisation de la résilience. Sur le format, si les problèmes sont planétaires, les solutions sont nationales. Parce que c’est dans ces espaces compartimentés que réside encore l’essentiel de la souveraineté, dont nous avons besoin pour nous opposer au cours des choses, c’est-à-dire pour survivre.
Changer de paradigme, changer de format. Les choix, c’est le nucléaire, civil et militaire, la souveraineté alimentaire assurée par une agriculture de petites exploitations polyvalentes, la relocalisation industrielle avec un protectionnisme ciblé, l’arrêt de l’immigration et des politiques natalistes, le recul de l’âge de la retraite, la limitation de la gratuité et des transferts sociaux, la réduction des mobilités, l’exode urbain.
Nous entrons dans une économie de guerre et, de surcroît, sans déficits possibles
1/ Réchauffement climatique
1.1 L’existence du réchauffement climatique n’est plus contestée, non plus que la part majeure de l’activité humaine depuis un siècle et demi du fait de l’émission de gaz à effet de serre (GES) dans la survenance de ce réchauffement. Il est désormais envisagé que l’élévation moyenne de la température de 1,5°C au-dessus du niveau de l’ère préindustrielle, fixé comme un objectif à ne pas dépasser d’ici la fin du siècle, pourrait intervenir dès les années 2040 et mettre en péril la survie de millions d’individus dans plusieurs régions tropicales, confrontés à un environnement devenu inhabitable.
1.2 La France est l’un des grands pays économiques à émettre le moins de GES par habitant : 4,56 t/h/an contre 14,61 pour les Etats-Unis, 8,70 pour l’Allemagne, 6,68 pour la Chine, 6,26 en moyenne pour l’UE et 4,37 pour la moyenne mondiale. Cela à la fois pour une bonne et une mauvaise raisons :
- une bonne raison : la part de l’énergie décarbonée (45 %) dans la consommation d’énergie primaire de la France ;
- une mauvaise raison : la désindustrialisation du pays s’accompagnant d’une consommation importante de produits manufacturés importés (les émissions de CO2 nécessaires à leur fabrication étant comptabilisées dans leur pays d’origine).
1.3 La France, qui a largement contribué à la conclusion de l’Accord de Paris sur le climat de décembre 2015, doit respecter ses engagements en matière de réduction des émissions de GES. En prolongeant les courbes, hors incidence Covid, elle n’est pas sur la voie d’y parvenir. Cependant, elle ne participe à ces émissions qu’à hauteur de 0,9 % dans le monde, ce qui relativise la portée des efforts qu’elle pourrait faire en ce domaine.
1.4 La capacité d’adaptation de chaque pays à une situation planétaire qui se dégrade devient aujourd’hui l’enjeu majeur des politiques publiques. Pour la France, il s’agit d’assurer en priorité les conditions de sa résilience au réchauffement climatique et à ses conséquences, dans un état global du monde sur lequel elle n’a plus qu’une influence limitée.
2/ Mix énergétique
2.1 La France a un taux d’indépendance énergétique, représentant le rapport entre sa production nationale d’énergie et sa consommation finale d’énergie, de 50 % à 55 % selon les années, à condition de considérer que la production d’énergie nucléaire est purement nationale, c’est-à-dire sans tenir compte du fait que l’uranium nécessaire à cette production est importé (Kazakhstan, Canada, Niger). C’est plutôt un bon résultat.
2.2 Les importations d’énergie fossile concernent à près de 65 % le pétrole (Kazakhstan, Arabie Saoudite, Russie) et à près de 30 % le gaz naturel (Norvège, Russie, Algérie). En 2018, le pétrole représentait 90 % de l’énergie consommée dans les transports et 73 % de celle consommée dans l’agriculture, tandis que le gaz et le pétrole représentaient ensemble 41 % de l’énergie consommée dans le résidentiel et le tertiaire.
2.3 L’énergie produite sur le territoire national est composée, d’une part, de l’énergie nucléaire (84 %) et, d’autre part, des énergies renouvelables (15 %), elles-mêmes principalement composées de la biomasse (5,6 %) et de l’hydraulique (3 %).
2.4 Nucléaire : il représente plus de 40 % de l’énergie consommée en France (environ 75 % de l’électricité). Il est nécessaire de maintenir et moderniser la filière française, sous réserve, d’une part, de la sécurisation de ses approvisionnements en uranium, d’autre part, d’un strict respect des préconisations de l’Agence de sécurité nucléaire (ASN) concernant le parc existant, enfin, d’une gestion rigoureuse de la construction de la nouvelle génération des réacteurs à eau pressurisée (EPR), qui a pris du retard sans doute en raison de leur complexité.
2.5 Éoliennes : elles représentent 1,2 % de l’énergie consommée en France. Si elles ont l’avantage de produire une énergie renouvelable et décarbonée, compte non tenu de leur fabrication et de leur installation, elles présentent au moins quatre défauts :
2.6 A terme, la question majeure sera celle de la pénurie d’énergie, du fait de l’épuisement progressif des énergies fossiles : le pic pétrolier (hors gaz de schiste et sables bitumineux) est, selon beaucoup d’experts, déjà passé, le pic du gaz naturel devrait intervenir dans les années qui viennent et, s’il reste du charbon en abondance dans le monde, mais pas en France, d’une part, il est peu transportable, d’autre part, sa combustion est très génératrice de GES.
3/ Biodiversité
3.1 L’effondrement de la biodiversité n’est pas une menace, il est déjà en partie réalisé. Plus qu’une extinction des espèces animales, encore limitée, il consiste en la diminution massive, souvent de l’ordre de 50 % à 60 %, du nombre des individus qui composent chacune de ces espèces. Il concerne l’ensemble des vertébrés : mammifères, oiseaux, poissons, reptiles et amphibiens (batraciens).
3.2 Le dérèglement climatique n’en est pas la cause. Ce sont essentiellement, pour les animaux terrestres, la réduction de leur habitat par suite de l’extension des terres agricoles et de la destruction de la forêt, et, pour les animaux marins, la surexploitation halieutique. En s’en tenant aux mammifères terrestres, la faune sauvage ne représente plus que 4 % de leur masse corporelle totale, l’homme et les animaux domestiques ensemble en représentent 96 %.
3.3 Si la biodiversité est moins menacée en France métropolitaine que dans les régions tropicales de l’Amérique latine, de l’Afrique sub-saharienne ou de l’Asie, la disparition des insectes et en particulier des insectes pollinisateurs, notamment des abeilles, est inquiétante pour l’avenir : 35% de la production mondiale de nourriture (les fruits, les légumes, les oléagineux) résulte en effet de la production de cultures dépendant des pollinisateurs.
3.4 Pour enrayer ce phénomène en France, il faut réduire l’utilisation des pesticides, en particulier interdire définitivement l’usage des néonicotinoïdes, revenir à la polyculture dans les exploitations agricoles et mettre un terme, très rapidement, à l’artificialisation des sols due à l’étalement urbain.
4/ Souveraineté alimentaire
4.1 La France est l’une des grandes puissances agricoles, la première de l’Union européenne, la seconde de l’Europe derrière la Russie, la septième du monde derrière, en outre, la Chine, l’Inde, les Etats-Unis, le Brésil et l’Indonésie, tous pays plus peuplés que la France. Mais sa position tend à s’éroder. Ses excédents commerciaux diminuent régulièrement du fait d’une relative stagnation de ses exportations face à une montée forte de ses importations. Dans l’ensemble du secteur agro-alimentaire, les échanges de la France avec les autres pays à l’intérieur de l’UE sont déficitaires et, à compter de 2023, ils devraient le devenir à l’échelle du monde.
4.2 La SAU (surface agricole utile), qui correspond aux terres arables, aux vignes et vergers, et aux prairies permanentes, à l’exclusion des forêts, ne cesse de régresser sous l’effet de l’artificialisation des sols. La France perd ainsi tous les ans 60 000 ha de terres agricoles, qui sont transformés en logements, bureaux, routes, parkings, carrières, aires commerciales et de loisirs, jardins d’agrément. Au bout de dix années, c’est la superficie moyenne d’un département qui est ainsi perdue, en réalité de deux départements si l’on rapporte cette perte à la SAU. A cela s’ajoute la dégradation des sols agricoles, provoquée par le labour, l’usage des engrais azotés et des pesticides, l’irrigation, le tassement des terres dû à l’utilisation d’engins mécanisés ; cette dégradation des sols diminue leurs rendements.
4.3 Déficit à venir de notre balance commerciale agricole, réduction continue de la surface des terres agricoles associée à une dégradation de la qualité des terres qui subsistent, la question de notre souveraineté alimentaire peut légitimement être posée. D’autant que l’agriculture française est très dépendante du pétrole (engrais azotés, mécanisation), qui risque d’être moins disponible, en tout cas plus rare et plus cher, si la croissance mondiale se poursuit. Or, cette souveraineté alimentaire, dans une période de troubles géopolitiques, est une condition de la souveraineté elle-même. Et il n’est pas certain que, dans les vingt ou trente ans qui viennent, sans changement de nos méthodes de production et de distribution, la France soit en mesure de nourrir les presque 70 millions de personnes qui vivront sur son territoire.
4.4 Les axes d’une transformation de l’agriculture française pourraient être :
La souveraineté alimentaire constitue le point le plus important d’un projet écologique pour la France.
5/ Relocalisation des industries
5.1 La crise sanitaire que nous traversons a montré combien la France est dépendante du reste du monde pour son approvisionnement en différents produits industriels essentiels à la survie du pays, notamment dans le domaine de la santé, en cas de rupture des circuits du commerce international ou simplement de pénurie conjoncturelle. Mais le caractère sensible de cette dépendance ne doit pas occulter la part prépondérante que représente désormais l’importation dans l’offre d’un grand nombre de produits « de base », hors énergies fossiles, qu’il s’agisse de l’informatique-électronique, de l’habillement ou des équipements ménagers.
5.2 Bien que le déséquilibre de sa balance commerciale dans le secteur industriel ait été une préoccupation constante de ses gouvernements, la situation de la France s’est constamment dégradée depuis une vingtaine d’années pour ne se stabiliser qu’à un niveau de déficit non soutenable dans la durée. Et de fait, aucun responsable politique ou économique n’envisage une réindustrialisation du pays, malgré le retour du commissariat général au plan, dans le cadre des règles existantes de l’économie globalisée et du libre-échange.
5.3 Un protectionnisme sélectif, ciblé sur des secteurs définis comme stratégiques ou prioritaires, doit permettre à moyen ou long terme une difficile réindustrialisation du pays, nécessaire à son indépendance économique et favorable aux économies d’énergie sur les transports de marchandises. Avec cependant deux conséquences négatives :
6/ Mobilité
6.1 La mobilité différencie les sociétés modernes de celles, plus sédentaires, du passé. Elle affecte le mode de vie quotidien des habitants des aires métropolitaines, qui travaillent souvent à plusieurs kilomètres voire à plusieurs dizaines de kilomètres de leur domicile, elle est aussi le résultat des migrations régulières liées au tourisme et aux déplacements de confort ou d’agrément.
6.2 Le terme de mobilité évoque une qualité attachée à la personne humaine, génératrice d’un nouveau droit, celui de se déplacer, opposable à la puissance publique. Plusieurs responsables politiques prônent même la gratuité des transports publics, qui serait la conséquence de ce droit. Cependant, le coût en énergie et le volume des émissions de gaz à effet de serre (GES) générés par l’ensemble de ces déplacements sont considérables.
6.3 Dans un monde où l’abondance énergétique n’est plus assurée, notamment en ce qui concerne le pétrole, la notion même de mobilité doit être remise en cause, qu’il s’agisse des transports quotidiens en véhicules individuels, du trafic généré par les zones commerciales et le commerce en ligne, ou des transports associés au tourisme. Les mobilités décarbonées, comme le train, doivent sans doute être favorisées et davantage encore les mobilités douces, comme la marche ou le vélo. Mais une réduction substantielle de l’énergie consommée comme des émissions de GES générées par cette consommation suppose une réduction du volume même des transports.
6.4 Une telle réduction n’est pas envisageable sans une transformation des modes de production et de consommation, allant dans le sens d’une relocalisation et des circuits courts, ni sans une nouvelle répartition des populations entre aires métropolitaines et le reste du territoire, allant dans le sens d’un exode urbain.
7/ Démographie
7.1 La population humaine, qui était de 5 millions d’individus à la naissance de l’agriculture, il y a 10 000 ans, a progressé jusqu’à 1 milliard d’humains vers 1 800, pour atteindre 2,5 milliards en 1950, plus de 6 milliards en 2 000 et 8 milliards sans doute en 2023. Cette croissance rapide a été rendue possible par les progrès de la santé publique, en particulier la forte baisse de la mortalité infantile : chaque individu qui naît a désormais de grandes chances de survivre à son enfance et d’atteindre l’âge où il pourra lui-même procréer, ce qui n’était pas le cas jusqu’au XVIIIème siècle.
7.2 La question s’est posée de savoir si cette croissance était ou non la cause d'événements concomitants : l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre (GES), depuis le début de l’ère industrielle, ou l’effondrement de la biodiversité, depuis un demi-siècle. Sur le premier point, la réponse mérite d’être nuancée : il est vrai que le niveau moyen de consommation par habitant, dans chaque pays, compte autant pour les émissions de GES que la taille de la population. Mais il faut observer, en contrepoint, que personne ne propose, dans les pays riches, d’aligner la consommation sur celle des pays pauvres, et que personne, dans l’un de ceux-ci, ne propose de renoncer au développement. Quant au second point, la perte de la biodiversité paraît strictement liée à la croissance démographique : elle est aujourd’hui aussi forte, sinon plus, sous les tropiques que dans les pays du Nord. Passé un certain seuil, l’expansion physique de l’humanité, même à un niveau de consommation limité, détruit de manière irréversible la vie animale, sur terre, dans les rivières et dans les mers.
7.3 La population d’un pays a longtemps été considérée comme une condition et un attribut de sa puissance. Avec le dérèglement climatique et la perte de la biodiversité, les risques de pénurie énergétique et alimentaire, et le « stress hydraulique », qui n’épargnera pas l’Europe, les hommes auront sans doute besoin de plus d’espace et de ressources naturelles à partager, entre moins d’habitants. L’étendue du territoire métropolitain de la France, le premier de l’Union européenne, le troisième de l’Europe, après la Russie et l’Ukraine, associée à une densité relativement faible pour un pays d’Europe de l’Ouest et à un très grand espace maritime outre-mer, le deuxième du monde, constitueront demain des atouts, si les Français sont en mesure de défendre ce territoire légué par l’histoire.
7.4 Une politique de modération démographique devrait se fixer comme objectif la stabilisation de la population française en deçà de 68 millions d’habitants à court terme et sa baisse progressive ensuite autour de 60 millions d’habitants vers 2050. Pour parvenir à cette fin, il y aurait lieu de prendre les mesures suivantes :
8/ Dette
8.1 Comme le montrent les plans de relance des Etats-Unis, de l’Union européenne ou du Japon mis en œuvre pour « sortir » de la Covid, mais cela était déjà le cas avant la pandémie, la croissance de l’économie mondiale, qui se heurte désormais aux limites physiques de la planète, est soutenue par un endettement public et privé massif, croissant lui-même plus vite que la croissance qu’il génère. Le danger consiste moins dans le risque que cet endettement échappe à tout contrôle, ce qui n’est effectivement pas le cas aujourd’hui, que dans le fait qu’il empêche artificiellement le ralentissement de la croissance, voire son retournement, et contribue ainsi à l’accentuation de l’impact anthropique sur l’environnement. Les principales manifestations de cet impact sont le réchauffement climatique, l’effondrement de la biodiversité et l’épuisement des ressources naturelles.
8.2 Les gains de découplage obtenus entre la production des biens et services, d’une part, et les émissions de GES, d’autre part, chaque unité de valeur produite nécessitant moins d’émission de GES, ne compensent qu’en partie le volume supplémentaire des émissions généré par l’accroissement de la production des biens : malgré ce découplage, les émissions mondiales de GES pour la période comprise entre 1990 et 2015 ont progressé de plus de 60 %. L’histoire des 30 dernières années montre que les réductions significatives d’émissions ont été concomitantes soit d’une désindustrialisation brutale, comme celle des pays d’Europe de l’Est après l’effondrement du communisme dans les années 1990, soit d’une désindustrialisation progressive comme celle de nombreux pays d’Europe de l’Ouest touchés par les délocalisations depuis une trentaine d’années, soit d’une régression de l’ensemble de l’activité économique, comme celle de la Grèce durant le plan d’austérité du début des années 2010, soit encore d’une récession économique globale comme celle que les pays développés ont connue au cours de l’année 2020 du fait des restrictions associées à la pandémie de la Covid.
8.3 De ce que l’endettement conditionne la croissance et la croissance précipite la destruction des écosystèmes planétaires, on peut déduire que l’un des moyens de ralentir cette destruction, voire de préserver l’environnement, est de lutter contre l’endettement. C’est une hypothèse qu’il faut considérer : la dette financière et la dette écologique participent de la même logique, le sacrifice du futur pour le confort du présent, théorisé dans leurs styles respectifs par la marquise de Pompadour (« Après nous le Déluge ») et J-M Keynes (« A long terme, nous sommes tous morts »).
8.4 Une telle hypothèse est toutefois contre-intuitive, tant les représentants officiels de l'écologie en France sont imprégnés de keynésianisme et n'envisagent d'autres moyens pour assurer la transitions écologique que des investissement publics massifs de milliers de milliards d'euros financés par la création monétaire. Leur projet reste en effet marqué par la recherche de la croissance et de la socialisation des richesses.
8.5 Les pays dits « frugaux », qui sont opposés à l’accroissement des déficits publics : Pays-Bas, Autriche, Finlande, Suède et Danemark, de même que le Tribunal constitutionnel fédéral de Karlsruhe qui, par sa décision du 5 mai 2020 soumet à son propre contrôle le programme de rachat par la BCE de la dette publique des États membres, sont ainsi devenus dans les faits les défenseurs les plus conséquents du paradigme de la résilience.