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Site consacré à l'écologie et à la construction d'une société durable, respectueuse de l'environnement Auteurs : Didier Barthès et Jean-Christophe Vignal. Contact : economiedurable@laposte.net

Tabou démographique, l'exemple islandais

 image : Diego Delso CCBYSA via Wikipedia 

Les documentaires vantant le caractère écologique de l’Islande ne se comptent plus (*). Pour le chauffage et l’électricité, le pays est en effet presque indépendant en matière énergétique, et ceci pour les particuliers, comme pour les industries.

Indépendant et vertueux, puisqu’en Islande, la géothermie fournit environ 30 % de la production électrique et l’hydroélectricité 70% (**). Comment mieux limiter les consommations de ressources et les émissions de polluants divers dont, bien sûr, le CO2 ?

Il est parfois souligné que cette vertu est largement permise par la géographie et la géologie,  le pays,  situé sur la dorsale médio-atlantique,  est très volcanique et possède d’immenses réserves d’eau dans ses glaciers. Mais l’élément déterminant de cette indépendance est presque toujours oublié : il s’agit de la démographie.

L’Islande a 400 000 habitants (l’équivalent des populations des 15e et 16e arrondissements de Paris réunis) pour une surface de 104 000 km carrés soit presque le cinquième de la France. La densité de peuplement est donc d’un peu moins de 4 habitants par km carré.

Avec une densité comparable, notre pays (552 000 km carrés) aurait donc une population d’à peine plus de 2 millions d’habitants soit 34 fois moins nombreuse qu’elle ne l’est. Cela correspondrait à 3 % de la population française actuelle.  Sachant qu’en France la seule hydro-électricité fournit 8 % de nos besoins électriques, nous aurions donc proportionnellement de quoi alimenter en électricité en toute autonomie et «en toute écologie» plus du double de personnes que l’Islande.

Le principal facteur permettant - relativement au territoire -  une production écologique d’énergie est donc bien le nombre des hommes, aussi oublié soit-il. 

___________________________________________________________

(*) Nous passerons ici sur le fait que les ancêtres des islandais ont rasé toutes les forêts du pays, mais certains font aujourd’hui des efforts méritants de reboisement. Nous laissons également de côté l’impensable chasse à la baleine que l’Islande est l’une des très rares nations à pratiquer encore. Par la force des choses le pays vit  par ailleurs sur des ressources qui lui sont largement extérieures : la mer.

(**) Les chiffres peuvent varient légèrement selon les sources (voir ici).

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S
Parler de densité de population en Islande ne veut rien dire : la majeure partie du pays est inhabitable ! Vous habiteriez sur un volcan ?
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D
Si vous le souhaitez vous pouvez négliger le mot densité et voir les choses autrement. <br /> <br /> Globalement la situation se présente ainsi :<br /> <br /> Sur un territoire de 100 000 km carrés on trouve suffisamment de chutes d'eau et de géothermie pour donner de l'électricité à 400 000 personnes. <br /> <br /> Ensuite, que l'Islande soit inhabitable sur l'essentiel de son territoire et que de fait les gens soient essentiellement concentrés dans la capitale et dans 3 ou 4 villes ne change rien à l'affaire, c'est tant d'électricité, sur tant de km carrés, pour tant de personnes. <br /> <br /> Que le concept de densité vous semble mal adapté à cause de l'inévitable inégale répartition de la population et que la densité globale ne soit pas représentative de la densité locale ne modifie rien aux données. C'est pourquoi cette critique sur l'usage du mot densité ne me semble pas pertinente dans ce cas là, même s'il a, bien sûr, toute sa signification en d'autres débats.<br /> <br /> Encore une fois on peut réécrire le texte sans utiliser le mot densité et en disant finalement la même chose.
T
La démographie est toujours LA grande oubliée !<br /> Il serait incommensurablement plus facile si nous étions 3 fois moins nombreux, de résoudre toutes les équations écologiques qui nous paraissent inextricables aujourd'hui ...
Répondre
C
Bien faible incidence il est vrai de l'Islande, avec moins de 400 000 habitants, sur une problématique démographique portant – dans l'urgence – sur bientôt 9 puis 10 Milliards et + d'êtres humains, quand rien ne devrait distraire ceux que préoccupent l'avenir de l'humanité, livré sans réaction aux idéologies et croyances qui ne renient rien de leur responsabilité dogmatique dans la surpopulation mortifère du premier prédateur de la planète et de l'ensemble du vivant qui l'habite.<br /> Tel est le cas, par exemple, d'une péripétie passée sous silence de la réélection de Trump à la tête des USA , alors qu'elle interpelle tous les citoyens du monde.<br /> Quid de l’admonestation œcuménique adressée à l’impétrant à peine élu, immédiatement suivie de son serment d'allégeance sur la Bible ? Ponce Pilate face à la prolifération humaine ?
D
Absolument vous avez raison, on pourrait étendre ce raisonnement à bien d'autres domaines que l'énergie. Et aussi à d'autre pays que l'Islande, la Norvège par exemple, ou au contraire donner l'exemple de pays surpeuplés qui, pour cette raison, ne peuvent rien faire pour défendre la nature.