Site consacré à l'écologie et à la construction d'une société durable, respectueuse de l'environnement Auteurs : Didier Barthès et Jean-Christophe Vignal. Contact : economiedurable@laposte.net
Par Didier BARTHES
" Quelque chose va mourir qui méritait d’être défendu " :
Extrait de L'Adieu au Tigre d'Armand Farrachi (1)
Comment dire en moins de mots notre échec et notre honte ?
Ecologiquement, défendre le tigre est essentiel, c’est, avec le lion, le plus grand prédateur terrestre (2), il participe en ce sens à l’équilibre naturel et à la bonne santé des populations qui constituent ses proies. Le jeu de la sélection naturelle est cruel, mais il est redoutablement efficace. C’est à la puissance des grands félins que nous devons la course et l’élégance de l’antilope et de tant de grands herbivores. Certes, d’autres espèces, moins emblématiques, sont menacées, mais dans leur catégorie, lions et tigres sont les seuls et nul ne viendra les remplacer. De plus, le tigre ne se trouve qu’en Asie où le lion est rarissime.
Mais une raison plus importante encore justifie ce combat.
La présence du tigre étant durablement impossible à proximité de l’homme et de sa civilisation, sa défense impose de lui accorder de vastes espaces et là est le cœur de la question.
Cette démarche, parce qu’elle suppose une limitation et même un recul de l’occupation humaine nous engage dans un nouveau rapport avec la nature : celui du partage et du respect.
Cessons de nous considérer propriétaires de la planète. Cessons de voir en chaque territoire un espace à conquérir, en chaque espèce ou bien une ressource ou bien un adversaire.
Notre actuelle domination est une double impasse : exécrable moralement, elle est physiquement intenable. Il n’a pas dans l’histoire de l’humanité de révolution plus fondamentale que ce changement de point de vue. Pas de révolution plus difficile, pas de révolution plus nécessaire, mais aussi, et c’est admirable, pas de révolution plus tendre et plus pacifique.
J’ignore si par une suite de funestes enchaînements, la disparition du tigre conduira sous peu à celle de l’homme, mais je tiens pour certain que notre survie, dans un monde dont nous aurions éliminé le tigre, serait une indécence.
" La beauté sauvera le monde "
(1) Armand Farrachi, l'Adieu au Tigre, Editions IMHO, octobre 2008.
4ème de couverture :
"Quelque chose va mourir, qui méritait d'être défendu"... La disparition du tigre, espèce condamnée, confirme que la nature est à l'agonie. Écrire encore des romans dans un monde qui meurt, n'est-ce pas "chanter tandis que Rome brûle" ? Entre colère et désespoir, L'Adieu au tigre n'est pas seulement une tentative de roman à la poursuite d'un animal déjà presque mythique, mais aussi un essai documenté sur une extinction, un récit de voyage dans une Inde qui perd ses vaches, ses tigres et son identité, une imprécation misanthropique, le souvenir d'une enfance entre les mots et les images, la chronique de la fin d'un monde. L'Adieu au tigre, est-ce la forme absolue de l'adieu ?
(2) L'ours blanc est certes un peu plus massif, mais l'essentiel de ces proies sont maritimes, en cela ce n'est pas à proprement parler un prédateur terrestre.
Le wwf propose de participer à la défense du tigre, vous trouverez une pétition en ce sens à signer sur :
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