La légende prétend qu’en date du 14 juillet 1789 Louis XVI aurait écrit dans son journal : « Rien ». C’est le même commentaire qui vient à l’esprit à la clôture du récent sommet de Rio
Le parallèle s’arrête là, car si Louis XVI avait été mal informé ou avait commis une erreur d’analyse, il est à redouter que cette fois le terme « rien » soit bien approprié tant l’absence de volonté et d’engagement ont été manifestes.
Une fois encore en effet, et le sommet de Copenhague nous en avait donné un avant-goût, la crise a réduit à néant toute les velléités de donner aux questions d’environnement un semblant de priorité. L’absence du président américain, M. Barak Obama, illustre à merveille le peu d’importance que l’humanité accorde à la protection de la planète.
L’erreur de nos dirigeants est doublement impardonnable.
Elle l’est d’abord car il s’agit du seul sujet qui vaille. Sur une Terre invivable et dévastée, nous nous moquerons bien du taux de croissance, du niveau du Cac 40 et même du taux de chômage, nous serons, nous dans la survie, et le reste du monde vivant sera mort.
Elle l’est ensuite parce que les difficultés économiques trouvent justement leurs racines dans la confrontation aux limites de notre monde et qu’il semble que la majorité de nos économistes ne se posent qu’une question : Comment relancer la croissance ? Or notre monde n’est plus en état physique de supporter notre croissance économique aussi bien que démographique (sujet même pas évoqué à Rio). Par là même, et par un aveuglement coupable nos dirigeants nous proposent un remède qui est un poison et qui s’il devait agir nous précipiterait plus profondément encore dans la prochaine crise.
Récemment sur le plateau de Canal Plus, Jean-Michel Apathie posa à Nicolas Hulot l’excellente question suivante : « Mais alors : Qui est égoïste ? » Nicolas Hulot fit la non moins excellente réponse : « C’est la dictature du court terme. » Tout est dit, ou presque, même si je ne peux m’empêcher de citer et de faire miens d’autres extraits de cet entretien
- La croissance telle qu’on l’a connue ne reviendra jamais.
- Nous avons basculé dans l’ère de la rareté.
- Nous sommes passés de la conscience à l’impuissance.
Et finalement et pardon pour cet accès de pessimisme :
- Honnêtement, je ne sais plus ce qu’il faut dire …faire.