Sous le titre « Un monde à réensauvager » et sous la plume de Vincent Nouyrigat, le magazine Science & Vie publie dans son dernier numéro (*) un article sur les vertus d’une politique de protection de l’environnement, consistant à … ne rien faire ! Se contenter d’abandonner les territoires et laisser la nature rétablir elle-même les équilibres.
Cette politique, probablement la seule valable, même si l’on peut initialement envisager quelques interventions comme la réintroduction d’espèces, va à contre-courant de bien des stratégies menées ces dernières décennies. Encore aujourd’hui, l’on s’évertue à éliminer les bois morts alors qu’ils constituent un élément essentiel des milieux forestiers.
L’auteur rappelle avec raisons trois caractéristiques des écosystèmes naturels : la complexité via la multiplicité des interactions, la nécessité des migrations animales et végétales sans entraves et le rôle déterminant du hasard. Ces trois règles ont modelé la vie depuis ses débuts
La nature n’a besoin que d’une chose : de l’espace et du temps ! Depuis 500 millions d’années, la Terre héberge une grande faune. En quelques millénaires l’homme à presque tout détruit, pouvons-nous, au regard de ce constat nous prévaloir d’une quelconque compétence écologique ?
Contrairement à une tendance en vogue même dans les sphères de l’écologie militante, l’Homme ne doit pas être le jardinier de la planète, il ne doit pas prendre en charge sa santé, il doit juste ne pas intervenir.
C’est aussi une excellente leçon de modestie quant à notre rôle et notre façon de nous intégrer à la nature. Nous en faisons partie, mais nous n’en sommes ni les maîtres ni même les gestionnaires.
Cette vision, assez proche de celle de James Lovelock suppose bien entendu de partager l’espace, d’être moins nombreux, de respecter le reste du vivant.
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(*) Science & Vie, numéro 1232, mai 2020, p.109 à 114, article de Vincent Nouyrigat.