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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 12:24

Sur l'aspect insupportable de ce drame, tout a été dit. Au-delà d'une évidente compassion,  il est aussi de notre devoir moral de se demander que faire pour éviter de telles catastrophes humaines.

Très souvent est avancée l'idée que la solution est à rechercher dans l'aide au développement, une Europe en crise n'ayant pas vocation à accueillir des milliers et des milliers de migrants. Cela semble frappé au coin du bon sens : si ces personnes avaient chez eux des perspectives de vie sinon attrayantes au moins normales avec de quoi gagner leur vie pour elles et leurs familles, elles ne s'embarqueraient pas sur des bateaux pourris avec des passeurs improbables, allant jusqu'à mettre leur vie en jeu dans une sorte de quitte ou double désespéré.

Revient alors comme une évidence que la seule solution est de favoriser le développement économique de ces pays, à coup d'investissements occidentaux massifs, et l'on évoque des transferts financiers pouvant aller jusqu'à plusieurs points du PIB des pays riches. En oubliant souvent que l'arrivée brutale ou disproportionnée d'une manne financière peut avoir un effet désorganisateur sur un pays et son économie, générant plus de problèmes qu'elle n'en résout. En oubliant surtout que derrière cette idée d'aide au développement se cache encore et toujours cette mystique de la croissance toujours perçue comme la solution à tous nos maux.

Avec l'aide au développement, c'est une économie des pays dits du tiers monde tentant de trouver sa place dans l'économie mondialisée avec toujours plus d'usines, toujours plus d'exportations et d'importations, une frénésie de mouvements en tous sens, avec une classe moyenne en croissance qui peut singer l'Occident. Mais pourquoi cette fameuse croissance conduirait-elle les pays pauvres vers le bien-être alors que cette même mystique de la croissance installe les pays riches d'Occident dans une impasse lourde de dangers à terme ? Ou alors il faut parler d'un autre développement ... mais qui y pense vraiment alors que nous nous sommes, en Europe comme en Amérique, révélés incapables d'en cerner positivement les contours depuis 40 ans que nous parlons d'écologie et de développement durable.

Mais si cette aide au développement-là n'est pas la solution, il faut aussi s'interroger sur la dynamique de croissance démographique qui a marqué les pays du tiers monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Beaucoup de ces pays n'ont pas une géographie favorable à la fourniture des éléments essentiels à une population devenue trop nombreuse pour les ressources locales, et bien des hommes et des femmes ne peuvent pas y trouver leur place. Le monde entier a cru en la croissance et dans un développement hors-sol sans limites ; désormais il y a des femmes et des hommes en trop sur des territoires importants, et par ailleurs une crise des pays riches se heurtant aux limites de la planète fait que ces personnes en trop ne sont pas les bienvenues hors de leurs pays d'origine.

C'est donc collectivement qu'il nous faut désormais mettre en œuvre une démographie raisonnable dans le monde, et résoudre aussi le cas de ces hommes et femmes afin qu'ils aient une place, quitte à se serrer un peu !

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8 août 2013 4 08 /08 /août /2013 06:24

Pardon de cet accès de pessimisme au coeur de l'été, mais il faut parfois donner sa place à la vérité : C’est perdu ! Le combat pour la sauvegarde de la nature et pour la construction d’une coexistence harmonieuse et durable (ou même durable parce qu’harmonieuse) entre l’homme et  le reste du monde vivant est un combat perdu.  

Des solutions se feront jour, bien sûr, le temps résout tout, mais  elles seront subies quand elles auraient pu être voulues et c’est là, me semble-t-il, une juste définition de l’échec. Ces solutions feront suite à un anéantissement durable des équilibres naturels. Les espèces disparues mettront plusieurs millions d’années avant d’être remplacées par leurs équivalents. Depuis le début du 20ème siècle nous avons multiplié nos effectifs par 4, avons rasé, - les estimations varient - plus de la moitié des forêts et avons éliminé 97 % des prédateurs que sont les lions et les tigres, les poissons rapetissent et disparaissent, beaucoup d’espèces ont vu leurs effectifs baisser de 90 %. Les sols sont détruits et l’atmosphère voit évoluer sa composition à travers la rapide augmentation de la proportion de gaz carbonique.

Les faits sont graves, ils sont catastrophiques, mais plus terrible encore, aucun retournement de notre attitude n’est en vue. Tendances lourdes et volonté mal dirigée… que pouvons-nous faire ? Il y a maintenant quatre ans, l'analyste Jean-Marc Jancovici nous en donnait trois pour sauver le monde et rien n'a changé, ni dans les faits ni dans les aspirations des humains comme de leurs dirigeants qui n'ont en rien pris la mesure de l'enjeu :  notre survie et celle de la vie évoluée sur la planète. Les économistes ne parlent que de croissance sans comprendre que nous nous heurtons aux limites physiques de notre monde, les écologistes s’attachent à cet oxymore qu’est le développement durable et ils refusent dans leur grande majorité toute mise en cause de notre démographie. En France, le débat sur les allocations familiales tourne autour de l’idée de ne surtout pas défavoriser les familles nombreuses alors que le monde croule sous nos effectifs.    

Bref, nous refusons toute remise en cause sérieuse et laissons les choses suivrent leur cours cataclysmique. 

Ne soyons pas naïfs ;  ni la Nature ni l’Histoire ne seront tendres avec nous, qui d’ailleurs ne l’avons pas mérité. Notre omniprésence bien réelle et notre omnipuissance bien provisoire ont désenchanté le monde, elles le détruisent aujourd’hui. Le biologiste Frank Fenner  l’avait très clairement exprimé en 2010 en prévoyant un écroulement de nos sociétés avant la fin du siècle. Il n’est pas le seul et je ne peux, hélas, que faire miens les propos de François Cavanna qui répondit un jour à l’association Démographie Responsable qui lui demandait son soutien :

« Une certaine association, Démographie Responsable, se propose de lutter par tous les moyens contre le peuplement anarchique - et criminel - de la planète. Ces vaillants militants me demandent mon concours.

Je dois dire tout de suite quelle est mon opinion. La voici : il n’y a rien à faire. Il est trop tard, beaucoup trop tard. Je n’ai pas le loisir d’entrer dans les chiffres. Nous sommes déjà entrés dans l’ère des survivances. L’économie planifiée, les progrès techniques, les privations, ne peuvent plus faire face à la monstrueuse vague humaine qui submerge la Terre. Le fameux et terrible facteur 2 (doublement de plus en plus rapide du contingent) est un adversaire implacable. Nous sommes en démocratie, chacun a le droit de pondre, fût-ce des crève-la-faim. Les nations ayant employé des mesures persuasives ou coercitives ont échoué. La sélection naturelle va dans le sens de l’aggravation en favorisant l’avènement des plus doués pour survivre, puis, fin du scénario, en les tuant tous d’un coup.

La « nature » n’est pas notre amie. L’homme non plus. L’ambition, la rapacité, l’emporteront toujours sur la « froide » raison. Je regrette : il est trop tard. On va dans le mur. Allons-y gaiement. Ceci est mon message.»

 

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 15:04

 

 

A l'occasion d'un entretien avec le magazine Néoplanète, l'actrice Jane Fonda a résumé en quelques mots ce qui constitue peut-être la raison la plus profonde d'être écologiste : 

" Ensuite il y a un problème de conscience : à quoi ressemblera le monde sans animaux sauvages, sans vie marine ? Tout ça  parce qu’une seule espèce animale, la plus dangereuse,  l’homo sapiens, aura occupé tout l’espace et accaparé toutes les ressources ? Ne risquons-nous pas enfin des tensions, des guerres, si notre monde est encore plus surpeuplé, entassé ? Où va-t-on trouver la paix et le calme ? Le dépaysement ? Le recul ? Ou trouvera-t-on des terrains libres et non urbanisés pour avoir un contact avec la Nature ? Étant enfant, je me suis construite en explorant les plaines, les bois, et en jouant dans des endroits libres et envahis par la végétation. D’où va venir l’éveil de la jeunesse en 2045 ? "

 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 07:44

Deux des principales villes de France se sont engagées dans la réalisation d’infrastructures qui heurtent de front ce que l’on pourrait espérer pour demain : une politique de préservation de la nature et une priorité donnée aux besoins essentiels et aux investissements durables. Ces deux villes sont Nantes avec le projet d'Aéroport du Grand Ouest à Notre Dame des Landes et Lyon avec celui du Grand Stade modestement appelé « Stade des lumières » sur la commune de Décines.

Si, au niveau national, l’aéroport suscite de loin la contestation la plus médiatisée, on parle déjà d’un nouveau « Larzac », et le succès de la manifestation du 17 novembre dernier en témoigne, le futur terrain de jeu de l’Olympique Lyonnais génère également, quoique plus localement, la fronde d’une large partie de l’opinion.

Les deux projets sont bien différents dans leur ampleur comme dans leur fonction, mais ils partagent hélas tous deux les signes d’un aveuglement sur les contraintes du  monde futur. Ils illustrent au mieux une politique basée sur le prolongement des règles du passé, à savoir, trouver son équilibre dans une perpétuelle fuite en avant, dans une croissance infinie, caractéristique par définition impossible dans un monde qui ne l’est pas. Les barrières énergétiques et territoriales ne tarderont pas à nous le faire savoir.

Ces deux projets font une large place au superflu, au provisoire et à l’artificiel.

Au superflu car, faut-il le rappeler ? Nantes et Lyon ont déjà respectivement leur aéroport (aéroport Nantes Atlantique) et leur stade (Gerland). Il s’agit donc de faire toujours plus grand, de créer de nouveaux équipements sans d’ailleurs jamais prévoir de rendre à la nature les espaces occupés par les précédents.

Au provisoire, parce que le monde de demain a toutes les chances d’être un monde en manque d’énergie et d’énergie fossile en particulier. Dans ce monde-là le transport aérien ne pourra que voir son rôle décliner. Or un aéroport n’est pas conçu pour dix ou vingt ans. Sa durée d’usage normal est plutôt de l’ordre du siècle. Or, c’est bien avant que la déplétion pétrolière viendra imposer ses dictats. Provisoire aussi pour le football. Ce projet est né dans un contexte où l’équipe locale obtenait de bons résultats, en sera-t-il toujours ainsi ? Mais surtout, reconnaissons que le football n’est qu’un jeu qui bénéficie déjà d’une manne financière indécente par rapport aux autres activités de loisir. Dans le monde de demain, où il nous faudra de gré ou de force nous recentrer sur l’essentiel et notamment sur l’alimentation, il eut été préférable de laisser ces surfaces disponibles.

A l’artificiel sur le plan territorial parce que ses deux projets contribueront à artificialiser une partie des terres jouxtant ces deux métropoles. A Lyon en particulier qui s’étend vers l’Est de façon tentaculaire, les espaces non urbanisés deviennent  l’exception, on pourrait imaginer, pour cette raison aussi, qu’il eût mieux fallu les préserver. A l’artificiel également de manière plus générale puisqu’il s’agit de proposer toujours plus d’activités relevant d’une consommation matérielle. Le transport aérien en est une le football professionnel aussi. De plus, au Grand Stade sera accolé un centre de loisir.

Sur le plan budgétaire enfin, on ne peut qu’être frappé, alors même que des difficultés semblent étrangler toute politique, par la disponibilité soudaine de centaines de millions d’euros. Bien sûr, à Lyon la majeure partie des investissements est d’origine privée, cependant une large proportion des infrastructures de raccordement sera à la charge des collectivités. En outre, le Grand Stade, situé plus loin du centre-ville que son prédécesseur générera un trafic routier et ferroviaire (tramway) supplémentaire dont de nombreux mouvements écologistes ne cessent de dénoncer les inévitables nuisances.   L’opposition à ces deux projets comporte donc une part symbolique essentielle, il s’agit de montrer que la société doit changer de direction, que d’autres priorités doivent être mises en avant.

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Pour plus d’information voir par exemple :

Sur Notre Dame des Landes l’analyse publiée par l’économiste Alain Grandjean.

Sur le Stade des Lumières, le site de l’association Carton Rouge.  

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6 novembre 2012 2 06 /11 /novembre /2012 21:04

"Derrière le mot de compétitivitéil y a le mot de croissance et il y a surtout le mot d'emploi."  François Hollande, le 5 novembre 2012

C’est quoi la France aujourd’hui ? Une société minée par le chômage et traumatisée par la dégradation accélérée de son tissu économique, à la recherche désespérée de la croissance.

La croissance, celle qui permet de faire de la place aux jeunes sans virer les vieux, qui offre aussi une place à ceux qui ont cru bon de ne rien faire de leurs années d’études, qui permet de financer tout à la fois les retraites, un bon système de protection sociale et un secteur public peu troublé par la notion de productivité. La croissance, celle qui permet de continuer comme avant sans se poser trop de questions, tout en laissant espérer que nos enfants vivront mieux que nous.

Mais la croissance, elle s’est enfuie. A bas bruit, tout doucement. Détruite de l’intérieur par notre préférence pour la consommation immédiate, le pouvoir d’achat et les dépenses d’Etat, accompagnée d’un refus collectif de comprendre qu’il était impossible dans la durée de consommer massivement de plus en plus de produits importés accessibles à bas prix et de maintenir des coûts salariaux élevés, tout en taxant plus fortement que les autres pays notre appareil productif. Résultat au bout de quelques années, la compétitivité, ce qui fait que ‘l’entreprise France’ peut trouver sa place dans un jeu économique mondial marqué par l’ouverture des marchés, la compétitivité donc s’est suffisamment dégradée pour que nos entreprises choisissent de porter leur développement à l’étranger pour les plus réactives ou ferment leurs portes tout simplement, étranglées qu’elles sont par des concurrents mieux positionnés. Pour le dire autrement, dans l’écosystème libéral et concurrentiel de la société de croissance, la perte de la compétitivité, c’est d’abord la résultante de boucles de rétroactions négatives, mais c’est surtout et très concrètement le déficit de la balance extérieure, l’augmentation de la dette nationale, la fin de la croissance et l’aggravation du chômage. La croissance, cette Providence du Progrès, cassée par l’Etat-Providence … Les ruses de l’histoire sont cruelles, même quand elles sont prévisibles.

Notre compétitivité en berne, la croissance est partie, et pourtant notre société industrielle avancée a impérativement besoin d’elle. D’où en dernier lieu le rapport Gallois et les mesures proposées par Jean-Marc Ayrault construites autour d’un allègement compliqué des coûts salariaux pour les entreprises vertueuses financé pour moitié par une réduction des dépenses publiques, et pour l’autre moitié par une hausse de la TVA de 0,4 % pour le taux de référence et de 3,0 % pour le taux intermédiaire affectant les secteurs de la restauration et du logement.

Au-delà de l’inquiétude qu’il y a pour toute personne sensibilisée à la question écologique de voir un pays aussi addict à la croissance, ces mesures marquent toutefois une avancée. Elles sont le signe que quelque chose a bougé dans la compréhension qu’ont les élites politiques, notamment de gauche, du fonctionnement de nos sociétés. Pour quasiment la première fois elles intègrent le fait qu’il est nécessaire de prendre en compte les rétroactions générées par leurs décisions.

Longtemps nos élites ont cru, sans doute par l’effet d’un keynésianisme mal compris, qu’il suffisait de distribuer de l’argent pour relancer l’activité économique. Sans voir que cet argent généreusement distribué allait devoir être prélevé d’une manière ou d’une autre sur les agents économiques et que cela n’était pas sans conséquences négatives. On a ainsi connu dans l’histoire des périodes de folle inflation comme avec les assignats sous la Révolution Française, on vient de connaître la perte de notre compétitivité économique générée en bonne partie par une générosité mal maîtrisée de la puissance publique.

Le discours d’aujourd’hui montre que la complexité de l’écosystème économique dans lequel nous vivons quasiment tous sur cette planète a enfin été intégrée dans les process décisionnels. Pour relancer la machine économique, il ne suffit pas de faire une relance par la consommation alors que notre appareil productif est malmené, il faut d’abord lui donner les moyens de se repositionner sur le marché mondial en n’hésitant pas à opérer des transferts de charges et à préconiser des réajustements de coûts. Et c’est seulement dans un second ou un troisième temps que l’économie du pays repartira.

Cela semble une bonne nouvelle pour tous les économistes libéraux adeptes de la société de croissance. C’est vrai. Mais l’abandon des idées simplistes semblables à celles qui ont longtemps présidées en matière d’aide au développement comme la distribution gratuite de riz ou de blé produit en Occident et in fine cassant les circuits locaux de production et aggravant le malheur des pauvres, cette irruption de la complexité, cette capacité à jouer quelques coups à l’avance et à se détourner d’un effet immédiat, la prise en compte des rétroactions avec les effets multiples qu’elles produisent, ce progrès de la pensée systémique, tout ceci peut nous laisser espérer que dans quelque temps nos élites politiques sauront aussi intégrer réellement les effets des prédations sur la nature générées par la société de croissance.

Demain peut-être, nos élites sauront aller au-delà de la complexité des sociétés libérales pour lier ensemble les écosystèmes humains avec l’écosystème qui nous sert de support, la Terre et toute la vie qui va avec.    

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6 août 2012 1 06 /08 /août /2012 18:04

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« Aujourd’hui la seule condition de survie réside dans l’établissement d’un rapport plus humble avec la planète. » Alain Gras

Une attaque de requin qui a récemment fait un blessé grave à la Réunion vient une nouvelle fois de générer les plus indignes réactions et d’illustrer la folie des hommes et le peu de recul de leur pensée.

Suite à plusieurs accidents, des voix s'élèvent désormais pour demander, non seulement l’autorisation de tuer les requins (comme si l’humanité ne s’en chargeait déjà pas suffisamment), mais aussi pour mettre en cause les zones protégées où la pêche est interdite, sous prétexte, que ces zones, plus poissonneuses (quelle honte), attireraient les requins ! (1).

Si l’on peut comprendre quelques réactions de ce type de la part des blessés ou de leurs proches sous le poids du drame personnel, il est inconcevable et bien triste que de telles positions soient relayées, parfois même, par les autorités.

Ces réactions illustrent bien la mentalité dominante : La nature n’a aucun droit, aucune valeur pour elle-même. Tout doit être organisé au profit immédiat de l’Homme, même pour ses loisirs les plus futiles et les moins partagés (2). La nature n’est qu’un terrain de jeu, et qu’elle se porte bien nous indiffère, si cela doit se payer de la moindre contrainte.

Dans le monde, les attaques de requins font très peu de victimes (3). George Burgess, un ichtyologue  américain rappelait d’ailleurs que le nombre de décès par chute de noix de coco est beaucoup plus important que celui imputable aux redoutables squales (4): Messieurs les préfets, il est donc urgent de faire abattre tous les cocotiers ainsi d’ailleurs que d’éradiquer les abeilles que d’infâmes écologistes se proposent de protéger puisque les abeilles, plus encore que les cocotiers et les requins, font plusieurs morts en France chaque année.

Quelle myopie intellectuelle ! Quelle folie et quel mépris pour la nature et pour la vie ! Partager la planète, quitte à nous priver un peu serait au contraire une excellente leçon d’adaptation, une marque de respect envers le vivant, en un mot une preuve de l’humilité dont nous aurons tant besoin si nous voulons tout simplement survivre (voir la citation d'Alain Gras). Ce serait aussi, tout simplement, se comporter dignement.

Mais non ! Face à un problème avec les animaux, la première réaction des hommes est de tuer, d’éradiquer sans réfléchir. Nous montrons là toute notre petitesse d’âme mais aussi toute notre incapacité au moindre recul. Cela augure très mal de l’avenir qui nécessitera de notre part une attitude toute différente si nous voulons sauvegarder les équilibres du vivant. 

Mais le voulons-nous ? L’humanité dans son ensemble a-t-elle une volonté ? A-t-elle d’ailleurs jamais agi collectivement ou l’Histoire n’est-elle que l’addition de drames et de situations particulières ?

Il est certain que dans un monde entièrement macadamisé nous ne nous tordrons plus les chevilles, que dans un monde sans arbre aucune branche ne nous tombera sur la tête et que dans un monde sans requin plus aucun surfeur ne sera blessé. Nous n’en profiterons malheureusement pas, car dans ce monde-là, nous serons morts.

___________________________________________________________________________________________________

(1) Voir par exemple cet article :    

(2) Je n’exprime en cela aucune animosité contre le surf. J'admire les performances de ses pratiquants et l'esthétique de la discipline. Mais il est clair que si nous devons parfois choisir entre un sport et la protection de la nature, nous devons sans hésiter donner la priorité à cette dernière. Ajoutons dans le cas présent que l’on peut  parfaitement surfer ailleurs, même s'il faut pour cela se déplacer un peu.    

(3) Les statistiques restent imprécises mais la plupart des sources évoquent largement moins de 10 morts par an. D’autres animaux, serpents, chiens (tout simplement) insectes, éléphants, hippopotames notamment font beaucoup plus de victimes bien que leurs attaques soient moins médiatisées. Il va de soi que ce qui est vrai pour les requins l’est tout autant pour toutes les autres espèces que nous devons également protéger.

(4) Le ratio entre ces deux dangers, (Georges Burgess évoquerait 10 fois plus de (mal)chances d’être tué par une noix de coco que par un requin), est discuté, mais l’essentiel est là, parmi les risques naturels l'attaque de requin est un risque mineur fortement surmédiatisé.     

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27 juin 2012 3 27 /06 /juin /2012 08:44

La légende prétend qu’en date du 14 juillet 1789 Louis XVI aurait écrit dans son journal : « Rien ». C’est le même commentaire qui vient à l’esprit à la clôture du récent sommet de Rio

Le parallèle s’arrête là, car si Louis XVI avait été mal informé ou avait commis une erreur d’analyse, il est à redouter que cette fois le terme « rien » soit bien approprié tant l’absence de volonté et d’engagement ont été manifestes.

Une fois encore en effet, et le sommet de Copenhague nous en avait donné un avant-goût, la crise a réduit à néant toute les velléités de donner aux questions d’environnement un semblant de priorité. L’absence du président américain, M. Barak Obama, illustre à merveille le peu d’importance que l’humanité accorde à la protection de la planète.

L’erreur de nos dirigeants est doublement impardonnable.

Elle l’est d’abord car il s’agit du seul sujet qui vaille. Sur une Terre invivable et dévastée, nous nous moquerons bien du taux de croissance, du niveau du Cac 40 et même du taux de chômage, nous serons, nous dans la survie, et le reste du monde vivant sera mort.

Elle l’est ensuite parce que les difficultés économiques trouvent justement leurs racines dans la confrontation aux limites de notre monde et qu’il semble que la majorité de nos économistes ne se posent qu’une question : Comment relancer la croissance ? Or notre monde n’est plus en état physique de supporter notre croissance économique aussi bien que démographique (sujet même pas évoqué à Rio). Par là même, et par un aveuglement coupable nos dirigeants nous proposent un remède qui est un poison et qui s’il devait agir nous précipiterait plus profondément encore dans la prochaine crise.

Récemment sur le plateau de Canal Plus, Jean-Michel Apathie posa à Nicolas Hulot l’excellente question suivante : « Mais alors : Qui est égoïste ? » Nicolas Hulot fit la non moins excellente réponse : « C’est la dictature du court terme. » Tout est dit, ou presque, même si je ne peux m’empêcher de citer et de faire miens d’autres extraits de cet entretien

- La croissance telle qu’on l’a connue ne reviendra jamais.

- Nous avons basculé dans l’ère de la rareté.

- Nous sommes passés de la conscience à l’impuissance.

Et finalement et pardon pour cet accès de pessimisme :

- Honnêtement, je ne sais plus ce qu’il faut dire …faire.

 

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4 avril 2012 3 04 /04 /avril /2012 06:04

Exercice convenu et presqu’obligé, les campagnes électorales, et la campagne présidentielle plus encore, font éclore mille et mille promesses sans que le printemps puisse-être tenu pour responsable.

L’on pourrait se contenter de moquer la chose en rappelant l’adage selon lequel les dites promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. Hélas, certaines d’entre-elles ont la particularité de se révéler plus dangereuses encore si elles devaient être tenues que si, comme d’aucuns le soupçonnent, elles devaient se voir oubliées dès le soir du second tour.

Je fais allusion à toutes les mesures qu’envisagent les candidats pour amoindrir ou même contrarier la hausse des prix de l’énergie en général et des carburants en particulier.

Chacun y va de sa bonne idée : Qui de la stabilisation autoritaire du prix de l’essence et du gas-oil, qui de la baisse des taxes, qui de la mise en place d’une complexe TIPP flottante censée adoucir les fluctuations du prix à la pompe, qui de la sur-taxation des compagnies pétrolières dont chacun sait que si elles n’existaient pas, le monde serait un paradis dans lequel le pétrole sortirait tout seul de terre et les pots d’échappement exhaleraient de l’oxygène délicatement parfumé.  

Ces promesses sont indignes, les mettre en œuvre le serait plus encore.

La moindre de ses indignités est qu’il s’agit d’un mensonge fiscal. Ce qui serait donné sur ce plan serait forcément repris sur un autre (1).

En effet, s’il est difficile, compte tenu de notre mode de vie, d’échapper à la dépense supplémentaire qu’implique l’élévation du prix de l’essence, il serait plus difficile encore et même tout à fait impossible d’échapper aux autres prélèvements fiscaux qui assureraient de facto la compensation. Devrions-nous augmenter les impôts locaux qui connaissent déjà une véritable explosion ? Devrions-nous augmenter l’impôt sur le revenu ? La TVA ?  Nous faudrait-il relever les taxes sur les transactions immobilières ? 

Sans verser à plaisir dans la critique facile du monde politique, c’est là un métier délicat, il faut en convenir, on ne peut qu’être dubitatif à l’écoute de discours qui suggèrent de baisser les recettes de l’Etat sans en évoquer la ou les contreparties.

Mais le mensonge principal, le mensonge le plus grave est ailleurs. Par ses promesses, le personnel politique nous conduit à nier la réalité physique du monde, à fermer les yeux sur ce qui constituera le véritable déterminant de l’avenir.

 Si l’on excepte quelques pointes que l’on peut attribuer à la spéculation, la hausse tendancielle du prix de l’énergie relève d’une réalité matérielle incontournable : La demande d’énergie fossile est structurellement en train de dépasser ce que la nature peut durablement offrir. Nous allons vers un monde de pénurie énergétique et dans ce monde-là, il est normal, il est inévitable, il est même sain que l’énergie soit coûteuse et le soit de plus en plus.

En promettant de faire artificiellement baisser les prix par un mensonge fiscal nos dirigeants ou aspirants dirigeants nous encouragent par pure démagogie (on sait combien la perception du prix de l’essence est un sujet sensible) à la consommation d’un bien dont on sait pertinemment qu’il manquera demain. Peut-on imaginer plus forte imprévoyance ? Plus impardonnable irresponsabilité ? Plus grand mépris des générations futures ?

Il n’y aura pas de véritable politique d’économie d’énergie dans un contexte d’énergie bon marché. Aujourd’hui encore les investissements en vue d’économiser l’énergie ne sont rentables pour le particulier qu’à l’échéance de nombreuses années. Il en résulte qu’il faut pour les encourager, tout un ensemble de mesures complexes, parfois d’ailleurs contre-productives, qui viennent toujours un peu plus alourdir les prélèvements obligatoires.

Dans un contexte d’énergie beaucoup plus chère (c’est-à-dire d’énergie à son juste prix compte tenu de ce qu’elle apporte et de son manque prochain), alors chacun serait incité à l'économiser et à investir efficacement dans ce but.

Nous nous dirigeons vers un monde de rareté où nous devons absolument donner la priorité au long terme comme le rappelait récemment Nicolas Hulot (2) . La rareté prochaine menace tout à la fois, la planète, notre confort et notre démocratie. Ne fermons pas les yeux et n’écoutons pas ceux qui nous poussent à le faire.

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 (1) On pourrait objecter que cette remarque serait sans objet dans un contexte bien hypothétique de baisse des dépenses. En réalité le raisonnement resterait valable, car même dans ce cadre, une réduction des dépenses pourrait être affectée à d’autres allègements d’impôts.

(2) Ecouter et voir les interviews de Nicolas Hulot sur France Inter et France 2  le 2 avril dernier.

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24 mars 2012 6 24 /03 /mars /2012 09:04

J'ai bien conscience du caractère choquant de cette proposition. Comment l'entendre ? L'idée est de relier la catastrophe vécue à Auschwitz, ce point où l'Europe est tombée comme un corps céleste avalée par un trou noir, à la catastrophe écologique déja commencée et qui va être à vivre à l'échelle de la planète dans un siècle qui s'annonce interminable.

Dans la perception globale de ces deux catastrophes, il y a un élément qui pourrait sembler rassurant : l’homme a commencé par se détruire d’abord lui-même, s’appliquant en premier les techniques industrielles de la mort de masse en testant sur lui leur efficacité dans la nocivité. C’est seulement en second lieu, dans la généralisation de l’industrie aux moindres gestes de la vie de tous les jours et sur tous les continents, que l’homme a pu, comme dans un effet secondaire dû à l’insouciance qu’il porte à ce qui l’entoure et l’accompagne depuis toujours, commencer à provoquer la disparition de milliers d’espèces et le basculement dans un inconnu dangereux d’écosystèmes qui lui étaient favorables. D’une certaine façon, nous traitons les autres espèces comme nous nous sommes traités nous-mêmes, peut-être peut-on aller jusqu’à dire que le loup, le requin, le tigre ou le panda est aussi un homme pour l’homme et qu’alors nous savons l’exterminer. Au moins ne peut-on nous accuser d’égoïsme d’espèce.  

Dépasser Auschwitz, est-ce le surpasser ? En nombre de morts, disons-le, ceux qui ont détesté le XXème siècle pourront abhorrer le XXIème … Comment imaginer sérieusement qu’un monde de dix milliards d’humains, dont l’objectif grosso modo est de vivre au moins comme on vit aujourd’hui dans les pays économiquement développés, pourra tenir sur une planète où les énergies faciles et autres ressources se seront raréfiées, où les biens essentiels comme l’eau ou l’air verront leur qualité dégradée, et où les conséquences écologiques de nos pollutions accumulées se feront sentir tant dans le rendement des terres agricoles que dans les maladies qui nous frapperont ? Ne nous dirigeons-nous pas vers des effondrements de sociétés entières et vers des affrontements ? Comment ne pas être pessimiste quand force est de constater que tous les sommets internationaux pour infléchir nos modèles de développement depuis trente ans se soldent de facto par une accentuation des tendances qui nous mènent à la ruine ?

Dépasser Auschwitz, c’est peut-être tenter de voir ce qui unit la banalité du mal portée par les nazis à cette insouciance partagée par des millions de citoyens-consommateurs à l’égard de ce qui nous entoure, cette capacité à ne pas voir, que ce soit la logique des camps appliquée aux animaux d’élevage ou simplement les conséquences directes de nos choix de tous les jours : de l’huile de palme pas chère qui in fine élimine en Asie les grands singes, au recours aux intrants chimiques dont la nocivité est avérée pour nous même mais qui fait si bien baisser les coûts de revient.

Il y a comme un piège terrible contenu dans notre monde. Au-delà des canons, au-delà des bombes qui font si mal, au-delà des mines qui tuent, il y a notre confort construit sur la mort des autres, sur ce pourcentage accepté de dégâts collatéraux, sur ce risque infime mais toléré de la catastrophe possible. Dépasser Auschwitz, c’est sentir que chacun de nous est devenu un homo sacer, un de ces hommes qu’on peut tuer sans commettre d’homicide, et deviner l’ombre portée des camps dans l’actuel ordre biopolitique de la planète, à la manière de Giorgio Agamben.

Dépasser Auschwitz, c’est sentir que nous devons sortir du piège, c’est casser la carapace qui nous empêche de vivre et d’écouter la vie en nous comme autour de nous, c’est revoir notre histoire et nous interroger sur l’incapacité que nous avons eu de respecter les sociétés humaines d’Amérique ou d’Océanie lors des Grandes Découvertes comme sur les failles qui nous ont permis de penser une partie des hommes de nos propres sociétés comme des ennemis à éliminer. Dépasser Auschwitz c’est tout en poursuivant la recherche spatiale à la rencontre d’autres vies comprendre que l’homme n’est pas seul sur cette terre et commencer à dialoguer et à jouer avec ces animaux et ces plantes si différents de nous et qui partagent avec nous cette même planète, aller enfin au-delà de notre orgueilleuse solitude. Dépasser Auschwitz, c’est regarder en face les impossibilités de nos sociétés d’aujourd’hui et s’orienter sans tarder dans une façon de vivre légère sobre et attentive aux autres. A tous les autres.

Aujourd’hui, le combat pour l’écologie n’est qu’un combat pour la vie … il ne sort pas de nulle part ; je pense à François d’Assise, je pense à Hannah Arendt, je pense à ceux qui se sont battus pour que la vie soit plus belle tout simplement. Le combat pour l’écologie n’est pas réductible à la défense des petits oiseaux ou à la gestion serrée d’un développement rendu durable, le combat pour l’écologie s’inscrit dans une histoire, dans notre histoire, dans l’histoire de ceux qui ont résisté à l’oppression, pour continuer à tisser les brins d’une guirlande qu’on voudrait éternelle.

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18 octobre 2011 2 18 /10 /octobre /2011 14:44

Omniprésente dans les médias,  l’écologie se veut aujourd’hui à la pointe de la modernité. Tout ce qui n’est pas vert n’est pas moderne et notre époque est à deux doigts de donner des leçons aux périodes passées.

Est-ce bien justifié ? En quoi d’ailleurs consiste exactement une attitude écologiquement correcte ?

A manger bio ? Mais c’est ce qu’a fait l’humanité jusqu’aux années 1950. Ce n’était peut-être pas toujours et partout d’excellente qualité, mais c’était incontestablement bio, d’origine locale, sans presque d’engrais chimique ni de préparation industrielle. Précisément ce que nous recommandent aujourd’hui  les écologistes ! En un mot : mangner bio c’est manger comme on mangeait avant que l’on ne parle d’écologie !  

A limiter l’usage de la voiture ? Mais ce fut  par la force des choses le sort des hommes tout au long de leur histoire. Hélas, même depuis l’invention de l’automobile et son installation dans la vie quotidienne, nous ne cessons de parcourir de plus en plus de kilomètres (1).  Etre éco-responsable consiste-il alors à transporter par train toutes les marchandises qui irriguent notre société de consommation ? Hélas encore,  le fret ferroviaire ne cesse de s’effondrer (2). Soyons écolos : revenons 50 ans en arrière !

Etre écologiquement responsable c’est utiliser préférentiellement les énergies renouvelables : le vent, le bois, la force des rivières ? Mais c’est exactement ce que nous avons fait tout au long de l’histoire jusqu’à l’époque industrielle. Au 18ème siècle, tous les navires étaient à voile. Mieux encore, par leur composition même ils étaient écolos : bois, cordes et toiles était entièrement biodégradables. Oui, trois cent ans plus tôt notre comportement maritime était écologiquement irréprochable. Nous étions même en plein développement durable puisque Colbert fit planter les célèbres chênes de la forêt de Tronçais afin d’assurer l’avenir  de la construction navale. Quel décideur politique se préoccupe-t-il aujourd’hui d’investissements, verts de surcroit, à plus d’un siècle d’échéance ? Bref il ne manquait à nos ancêtres que les mots pour entrer dans la modernité.  Remplaçons « bateaux à voile » par « navire à énergie éolienne et  « moulins à vent par éoliennes électro-génératrice » et le compte y est ! L’humanité était moderne et écolo sans le savoir tout comme M. Jourdain faisait de la prose.  Quant à  Eole, il ignorait  ce que la modernité emprunterait à son patronyme.

Les exemples pourraient être multipliés : le transport aérien généralisé, et les déplacements permanents, l’omniprésence des plastiques, des emballages  et des produits chimiques…  sur tous ces sujets nous étions plus « éco-responsables » dans les temps passés.  Ajoutons bien  entendu le volet  démographique. Cent ans plus tôt la Terre portait quatre fois moins d’habitants et la pression sur le milieu n’en était évidemment que beaucoup plus légère.

Il ne s’agit pas là d’être passéiste, mais la question ne relève pas d’un simple problème de vocabulaire. Elle ne constitue pas non plus la moquerie facile d’un snobisme par trop évident. Le fond est plus important.

Il faut cesser de croire que la solution passe par un accroissement permanent de nos moyens. En reconnaissant que les solutions de demain passent, partiellement et sur un certain nombre de points, par  un retour à des comportements anciens, nous assumons ce renoncement à une croyance naïve en la toute-puissance de la croissance et de la technologie. Probablement irions-nous par-là vers un peu plus de sagesse…et d’efficacité.

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(1) En France et en 1970  les véhicules particuliers parcouraient environ 140 milliards de kilomètres, en 2010, cette même catégorie de véhicules a parcouru 440 milliards de kilomètres soit 3,4 fois plus pour une population qui a augmenté d’environ 30 % Source INRETS (voir le graphique noté figure 1 de cet article).  

Pour être tout à fait honnête précisons toutefois que cette évolution vers toujours plus de voyages pourrait s’infléchir, voir cet article récemment paru sur le site Terra eco.     

(2) Ne soyons toutefois pas trop sévères sur ce plan. beaucoup des critiques que font les écologistes au peu d’attrait que les industriels trouvent au transport par voie ferrée tient à la sous-estimation des coût liées aux ruptures de charges : les voies ferrées ne vont ni dans la plupart des usines ni dans les magasins. Le système implique toujours un transport final routier et de coûteuses opérations de transbordement. Dans un processus multimodal, les ruptures de charges sont coûteuses en terme de travail.

 

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