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7 décembre 2009 1 07 /12 /décembre /2009 14:54

 

    Les débats sur l’écologie comme ceux qui touchent aux questions de société souffrent de la difficulté à appréhender et à médiatiser la complexité.   
   Aucun facteur n’est univoque. Il existe des causes qui se contrarient et d’autres qui se renforcent ainsi que  des effets de seuils  qui viennent bouleverser les conclusions trop linéaires ou trop prudentes.


Quelques exemples


    L’émission de gaz à effet de serre entraîne une élévation de la température, mais ces rejets sont concomitants à la pollution générale de l’atmosphère et en particulier à l’émission de nombreux aérosols : poussières, suies et gouttelettes de produits divers. Or, ces aérosols présentent un effet inverse et tendent à refroidir le climat parce qu’ils limitent l’ensoleillement au sol.

    Lequel des deux mécanismes l’emportera ?

   Le second ne masquera-t-il pas le premier et ne nous fera-t-il pas sous estimer les menaces de réchauffement ?

   Cette concomitance sera-t-elle durable ou l'un des phénomènes prendra-t-il fin avant l'autre ?
   Questions complexes et non résolues !

 

    La hausse des températures provoque une fonte des glaciers et des calottes polaires participant ainsi à la hausse du niveau des océans(1)

   Sans doute, mais en Antarctique, les températures très basses s’accompagnent d’un climat excessivement sec. Un réchauffement pourrait ainsi s’accompagner d’une élévation des précipitations (neige pour l’essentiel) et, comme les températures moyennes resteront  très majoritairement en dessous de zéro la neige s’amoncellerait et se transformerait en glace. Le réchauffement conduirait ainsi paradoxalement à une augmentation du volume de la calotte antarctique et limiterait la hausse du niveau des mers.

   Alors augmentation ou diminution de la calotte antarctique ?
   Question complexe et non résolue.

 

     La hausse globale des températures mondiales pourrait modifier le régime des vents et des courants. Certains ont donc imaginé que le Gulf Stream s'affaiblirait et que, même dans le cadre d'un réchauffement planétaire, l'Europe pourrait connaître au contraire un refroidissement marqué(2).
    Alors l'Europe refroidie ou réchauffée ?
    Question complexe et non résolue !

    La hausse des températures va favoriser l'évaporation ce qui devrait augmenter la quantité de vapeur d'eau dans l'atmosphère or, il s'agit d'un gaz à effet de serre ? Alors réchauffement supplémentaire ?
    Cela n'est pas acquis car on ignore dans quelle proportion l'évaporation se trouvera renforcée. De plus la vapeur d'eau génère des nuages dont certains rafraîchissent et d'autre réchauffent l'atmosphère.
    Solde du phénomène : Inconnu.


   Ajoutons un dernier exemple en guise de question subsidiaire : 
  Est-il différent pour la planète que nous brûlions toutes nos réserves d’énergies fossiles en 50 ans sans faire d’économie ou en 100 ans en se montrant prudent ? Dans les deux cas, dans un siècle les compositions atmosphériques seraient très proches.

    Alors  différence ou pas ?
    Question complexe et non résolue !

 

    Les experts sont parfois divisés justement à cause de cette complexité, même si le Giec propose une vision relativement homogène présentant l’hypothèse du réchauffement comme presque certaine.

    Moins qu’un autre, le problème climatique est un sujet qui s’accommode de slogans simplificateurs. Ni les dirigeants politiques ni les écologistes ni même le public ne pourront faire l’économie d’un effort intellectuel de compréhension.
    Copenhague s'avance sur un terrain difficile.

   La nature est belle, fragile … et subtile.

(1) Dans le cadre d'un réchauffement planétaire, la hausse du niveau des mers proviendrait pour une part de la fonte des islandis et pour une autre part de la dilatation des eaux.

(2)  L'affaiblissement du Gulf Stream serait lié à la modification de la salinité des eaux dans l'Atlantique Nord à cause de la fonte des glaciers Groenlandais qui déverserait de grandes masses d'eau douce dans l'océan.
     Précisons toutefois pour illustrer ces propos sur la complexité que le mécanisme n'est pas certain car le Gulf Stream fait partie de l'ensemble de la circulation dite thermohaline et que l'on ignore comment l'ensemble se réorganiserait.
     D'autre part et contrairement à une idée reçue ce n'est pas le Gulf Stream qui est principalement responsable de la douceur du climat des côtes ouest de l'europe, mais bien les vents dominants. Généralement, à latitudes égales, et indépendemment des courants les côtes ouest de notre planète connaissent des hivers plus doux que les côtes est.

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5 décembre 2009 6 05 /12 /décembre /2009 10:45

    
     Il est de bon ton de prétendre qu'on peut faire dire aux chiffres ce que l'on souhaite. C'est évidemmement faux pour peu que l'on fasse preuve à la fois de sérieux dans l'analyse et d'honnêteté dans les conclusions.

     Les débats sur la réalité du réchauffement climatique constituent un terrain de jeux rêvé pour tous ceux qui voudraient tirer la couverture à eux et ne retenir que les éléments allant dans le sens de leur présupposés.

    La dérive la plus courante est de s'appuyer sur des records pour déterminer une tendance. Cependant une année comporte 365 jours  et plusieurs dizaines de villes en France tiennent des registres de températures. Aussi n'est-il pas étonnant, même au cours d'une année moyenne, de trouver régulièrement des valeurs qui battent un record centenaire. C'est le  contraire qui constituerait une anomalie statistique.

    Météo France vient de publier une estimation des températures automnales moyennes en France depuis 1900. L'automne 2009 serait le second automne le plus chaud (+ 1,5 C°par rapport à la moyenne). Ces données permettent d'illustrer la dérive que nous dénonçons.


    On constate sur ces 110  ans une légère tendance à l'élévation des températures (les données ici proposées sont les écarts par rapport à la moyenne sur la période 1971- 2000).

    Cette élévation n'est pas discutable, le calcul de ce que les statisticiens appellent une droite de régression permettrait d'en tracer la courbe montante. Pour autant cette tendance n'empêche en rien, que les automnes 2007 et 2008 aient été plus froids que l'automne 1900, ni même que l'ensemble des la décennie 1970-1980 ait connu des automnes plutôt frisquets.

     Il n'est pas besoin d'être docteur en mathématiques pour comprendre qu'une tendance ne s'extrapole pas de quelques valeurs extrèmes par leur intensité ou par leur position dans la période de référence. C'est malheureusement une erreur (ou une tricherie) que commettent beaucoup de ceux qui nient le réchauffement actuel.
    Cela n'interdit pas bien entendu, d'écouter également d'autres de leurs arguments qui eux, peuvent être significatifs.

Source du graphique: Météo France.


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3 décembre 2009 4 03 /12 /décembre /2009 07:15

    
      Pour avoir fréquemment défendu la thèse selon laquelle nous ne sortirions pas durablement de l'impasse écologique sans une maîtrise de notre démographie, nous avons pu, sur ce site même, constater combien cette idée choquait. 

     Et pour la déconsidérer rien n'est plus fréquent que de la qualifier de malthusienne.

      Malthus, malthusien, malthusianisme.... les gros mots sont lachés.

      Et pourtant, sans doute, si le message de Malthus avait été compris la situation serait-elle moins préoccupante . 

       Depuis des décennies, les étudiants en économie apprennent à longueur d'année (et se doivent de le répéter dans leur copies) combien Malthus s'était trompé. En réalité n'avait-il pas eu raison trop tôt ?

     Aujourd'hui, le sens du mot  malthusianisme s'est élargi et s'applique à toute solution qui pour résoudre une question voudrait en réduire l'ampleur. 
      Pourtant que la nature d'un problème change avec son étendue est une idée forte et sérieuse. Une rixe et une guerre sont toutes deux des conflits mais leur nature est différente.

      Récemment encore, le président de la république, M. Nicolas Sarkosy moquait et méprisait quelque peu les tenants de la décroissance. Bref, le malthusianisme reste un gros mot au plus haut sommet de l'état et " malthusien" reste la meilleure invective pour déconsidérer l'autre et esquiver le débat.


    Y a-t-il  un frémissement ? Les idées commenceraient-elles à évoluer ?
    On peut l'espérer à la lecture de cet article paru dans le Monde sous la plume d'un certain Polémiquevictor  (amusant, mais après tout, on mérite bien un nom d'explorateur quand on défriche de nouvelles idées).


http://www.lemonde.fr/opinions/chronique/2009/12/01/malthusien-est-ce-toujours-un-gros-mot_1274330_3232.html

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 08:42


     Sous le titre "Contrôler le climat", le mensuel Sciences et Avenir propose un dossier complet sur les enjeux de la conférence de  Copenhague qui se tiendra du 7 au 18 décembre 2009.



    Etat des lieux, impact du réchauffement, risque d'emballement climatique, positions et moyens d'actions des principaux pays, tous les grands thèmes sont abordés.

   Intéressante aussi, la position de Brice Lalonde, ancienne figure de l'écologie politique française, qui sera notre ambassadeur à ce sommet.

    Brice Lalonde y qualifie le nucléaire de "mal nécessaire". Rares sont les écologistes qui ne rejettent pas cette technologie  même  si James Lovelock en Angleterre ou Jean-Marc Jancovici en France ont depuis longtemps expliqué que c'était là un moindre mal face aux autres formes de production d'énergie finalement plus polluantes. 

   Sciences et Avenir (mensuel), numéro 754,  décembre 2009

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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 15:18


    M. Barack Obama ira donc au sommet de Copenhague.

   Si certains s'en réjouissent et veulent voir là un sensible virage de la politique américaine, d'autres notent que le progrès est pour le moins modeste. Certes, M. Obama se rendra au sommet climatique avec des objectifs chiffrés mais ceux-ci restent bien peu ambitieux.


    Les Etats-Unis s'engageraient à réduire leurs émissions de CO2
de 17 % en 2020 par rapport au niveau de 2005.

   Notons cette référence à 2005 alors que la plupart des pays retiennent l'année 1990. C'est une pratique qui relève du marketing. Il serait bon que l'ensemble des pays s'accordent  sur le point de départ. Proposons l'an 2000. Ce sera plus clair et facilitera le travail des historiens pour les comparaisons à venir.

    Ces 17 % par rapport à 2005 correspondraient à environ 3 ou 4 % par rapport à 1990. C'est vraiment insuffisant. D'autant que les Etats Unis étant un pays particulièrement gaspilleur ils disposent de " réserves d'économie" facilement accessibles. Un cran en moins pour la climatisation, un degré en moins pour le chauffage, des voitures plus proches des modèles du vieux continent et le tour est joué. Si les Américains vivaient comme les Européens, gageons que l'objectif serait atteint. Pas de grande révolution, pas d'effort surhumain en vue.

    Ajoutons que les Etats-Unis  disposent de la technologie nucléaire et pourraient assez facilement se passer d'une grande partie du charbon aujourd'hui  utilisé pour la production d'électricité. Or, on sait que le charbon constituera la grande menace climatique de l'avenir, au moins pour la seconde moitié du siècle quand pétrole et gaz seront par la force des choses réduits à un rôle marginal (autrement dit, il n'y en aura plus).

   Les américains ont les cartes en main, pour l'instant leurs propositions sont largement insuffisantes. Ils ne donneront pas ainsi au reste du monde le signal audacieux qui  permettrait d'avancer.
   A quoi s'engagera la Chine ? Et surtout, les promesses seront-elles tenues ? Rien n'est moins sûr, bien entendu, la crise économique  peut faciliter les choses, mais elle repoussera aussi les exigences écologiques au second plan. 
   Dans le même temps les perspectives climatiques semblent de plus en plus s'orienter vers la fourchette hausse des prévisions. Le vingt et unième siècle sera chaud et difficile.

   
  

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 13:24

 

 

     La reprise de la pêche à la baleine en Islande, mais aussi le maintien d’une hypocrite chasse scientifique au Japon ou la poursuite d’une activité commerciale même réduite en Norvège, paraissent aux yeux de beaucoup comme d’incompréhensibles anachronismes dans un monde qui voudrait afficher sa bonne volonté écologique.
     Ces captures, c’est à dire ces tueries, constituent en réalité beaucoup plus.

     C’est d’abord évidemment un scandale de tuer ces merveilleux animaux que sont les grands cétacés dont la survie est fortement menacée. Ces espèces au cerveau souvent plus lourd que le nôtre ont un niveau de conscience probablement très élevé et nous nous comportons en barbares.

  
     Mais ces massacres justifient également le plus profond des pessimismes.

      L’Islande, le Japon et la Norvège sont des pays riches pour qui cette chasse ne représente absolument rien de significatif (1). On sait que l’observation touristique des baleines constitue d'ores et déjà une activité économique largement plus importante (2).

     Mais surtout, les peuples de ces différentes nations bénéficient d’un haut niveau d’éducation et, on pourrait l’espérer, d’une forte conscience écologique, ils en ont d’ailleurs peu ou prou la réputation.

  
     Or, cela n’empêche rien !

  
     Si donc, les pays les plus riches et les plus éduqués ne sont pas capables de si petits sacrifices, s’ils ne peuvent comprendre l’absurdité de tels comportements, alors que peut-on attendre de l’humanité dans son ensemble ? 

     La plupart des hommes vivent dans des conditions plus précaires que les Islandais, les Norvégiens ou les Japonais, et ils n’ont pas toujours les moyens de placer l’écologie à la pointe de leurs préoccupations.

     On peut  imaginer sans difficultés qu’à la moindre crise c'est toute la mégafaune qui sera massacrée.
     Qui  pourra faire la leçon si les peuples privilégiés donnent d’aussi lamentables exemples ?

 

    Quant à la tradition évoquée par certains, elle prendra fin avec la dernière baleine et c’est trop tard que ceux là mesureront alors l’inanité de l’argument.

 


 

 (1) Certains avancent l’hypothèse qu’en réalité le Japon se moque bien de poursuivre la chasse à la baleine pour elle-même mais que ce pays redoute qu’en cédant sur ce point il n'ouvre la voie à d’autres compromis économiquement  plus significatifs, sur le thon rouge en particulier mais aussi sur toute la pêche en général. Par sa démographie le japon n’a pas les moyens physiques de se contenter de ses propres productions.

 

 (2) Je signale ce point, mais ne souhaite pas en faire un argument. Même si économiquement la chasse était plus importante que l’observation elle n’en serait pour autant ni écologiquement ni moralement justifiable.


Source de l'illustration : Wikipedia. 

 

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10 novembre 2009 2 10 /11 /novembre /2009 07:03

Sous la plume de M. Gilles Pison, L’INED vient de réaliser une étude fort instructive sur le vieillissement de la population dans les pays du Sud (1)

Enfin pourrait-on dire ! Il était temps, en effet, qu’un démographe aborde la question. 
Alors que si souvent, la jeunesse d’une population nous est présentée comme un gage d’avenir, voici une étude qui montre que cette population, elle aussi, finira par vieillir ! Un peu de bon sens, il est vrai, l’aurait laissé deviner.
De même que dans les pays développés, le baby-boom qui suivit la seconde guerre mondiale se transformera bientôt en papy boom, dans les pays du Sud aussi, la fraction âgée de la population va fortement s’accroître.Selon M. Pison, ces pays conserveront une population globalement plus jeune que ceux des pays développés. Mais, comme la transition démographique s'y déroule sur un laps de temps plus bref, le vieillissement y sera plus rapide (2).  
Pour ces pays comme pour les nôtres, la pyramide des âges (qui justifiera de moins en moins son nom, comme le souligne justement l’auteur) verra sa base se rétrécir progressivement pour prendre une forme plus étroite, comme une tour.
  M. Pison souligne à propos de ce vieillissement,
   " Il est inéluctable, à moins d’un retour à la famille nombreuse d’autrefois, inconcevable à long terme car il entraînerait une croissance démographique illimitée. "

Enfin, un démographe reconnaît que le maintien d’une population jeune au moyen de la croissance continue du nombre de naissances conduit à un impossible.
Que ne l’a-t-on compris et écrit plus tôt ! (3).
Il y a peu, sur une grande radio nationale, un économiste qui comparait la situation de la Chine et de l’Inde, donnait l’avantage à cette dernière du fait de son dynamisme démographique.   
Comment peut-on se faire le défenseur d’analyses à si courte vue ?
Comment ne pas comprendre qu’au contraire dans quelques décennies ces gens vieilliront et constitueront à leur tour un immense fardeau pour leur pays (4).  
Dans une quarantaine d’années, l’Inde accueillera plusieurs centaines de millions de personnes âgées. Lui sera-t-il possible de les faire vivre dans des conditions décentes alors que le monde fera face à l’inéluctable déplétion des énergies fossiles et à la toute aussi inéluctable dégradation des biotopes ?

 Pas de faux-fuyants ! La réponse est : Non  

_________________________________________________________________________________________________   
(1) Cette étude a été publiée dans le bulletin mensuel de l'INED numéro 457 de juin 2009. Elle est librement consultable et téléchargeable. Vous trouverez également quelques commentaires sur ce travail parus sur le forum de l’association Démographie-Responsable.

 (2) Dans une société, la transition démographique est la période comprise entre la baisse de la mortalité et la baisse de la natalité qui lui fait généralement suite. Cette période est naturellement associée à un fort accroissement naturel des effectifs. Dans les pays du Nord on la considère globalement achevée et les taux naturels d’accroissement ont effectivement baissé, plusieurs pays sont même démographiquement stabilisés (hors mouvements migratoires).
(3) Il va de soi que je généralise un peu. Une telle évidence n’est évidemment pas complètement passée inaperçue, mais globalement les démographes se sont toujours montrés très majoritairement natalistes.
 
(4) Fardeau économique j’entends, il ne s’agit évidemment nullement d’un jugement moral, les personnes âgées ont droit à tout notre respect et constituent par bien d’autres aspects, leur expérience notamment, une grande richesse pour les générations à venir.

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6 novembre 2009 5 06 /11 /novembre /2009 08:42


   L
e marchand de voyages sa pub et la planète.

   SNCF à quoi ça joue ?

 

   Votre conjoint vous invite à une conférence on ne peut plus ennuyeuse à vos yeux ? Des amis vous proposent de garder un infernal animal de compagnie ? La solution ? Prétextez un week-end à l’autre bout de la France pour éviter la corvée sans froisser personne … et courrez prendre une réservation tgv auprès de la sncf. Et la pub conclut : Plus de vie dans votre vie.

 
   Cela revient à associer clairement celui qui bouge et qui bouge vite à quelqu’un qui vit plus intensément, donc à promouvoir et à valoriser le voyage impromptu, le voyage d’agrément rapide pour un temps court.

  
   Plus de vie dans votre vie, ça veut dire quoi ?

  
   Que la vie augmente, que la vie croît, comme l’écrivait Guillevic* ?

  
   Ca veut tout simplement dire que pour vivre plus, il faut plus de charbon brûlé dans des centrales ou plus de nucléaire, plus d’acier et de matière pour construire les trains, plus de C02 rejeté dans l’atmosphère, plus d’infrastructures qui sillonnent et découpent nos paysages.
 

 

    Plus de vie dans votre vie ? Moins de vie pour la planète !

 

 

  (*) Eugène GUILLEVIC: La vie augmente in  "Gagner", Gallimard, 1949.

 

 

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 13:34


     
     "Ce que je constate, ce sont les ravages actuels, c'est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu'elles soient végétales ou animales; et que du fait même de sa densité actuelle, l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne - si je puis dire - et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un monde que j'aime."


     Comment mieux rendre hommage à  Claude Lévi-strauss que par le rappel de l'une de ses dernières déclarations, à l'occasion de son centième anniversaire ?
     Le vieux savant qui avait si bien su nous faire comprendre toutes les richesses du multiculturalisme avait compris mieux que personne l'impasse vers laquelle se dirige notre monde.


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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 20:49

 

     A quelques semaines de l'ouverture de la conférence de Copenhague,  le dioxyde carbone (1) risque de  se trouver au coeur de l'actualité écologique. C'est l'occasion de faire le point.  Ou en sommes nous ?  A quel rythme progresse  la concentration en CO2 ?

 

     Nous disposons depuis 1958 d’une série homogène de mesures réalisées dans les mêmes lieux et dans les mêmes conditions sur le volcan Mauna Loa, à Hawaï. 
    Depuis mars 1958 en effet, tous les mois, l'ESRL (Earth System Research Laboratory)  mesure le nombre de parties par millions (ppm) de dioxyde de carbone présentes dans notre atmosphère.

      Les chiffres et les graphiques  ci-dessous indiquent la proportion de molécules de ce gaz dans le total des molécules atmosphériques,  (la vapeur d'eau étant exclue de ce même total). Le résultat est ensuite  multiplié par un million pour en faciliter la lecture (2).


Concentration du CO2 sur les 5 dernières années.


 

    La courbe rouge correspond aux valeurs mensuelles moyennes telles qu'elles sont mesurées.   La courbe noire représente ces même valeurs désaisonnalisées.
    En effet, les émissions de CO2, proviennent principalement de l'hémisphère Nord et sont  donc maximales dans les mois d'hiver (3) tandis que la consommation de ce gaz par la végétation (également majoritaire dans l'hémisphère Nord) connaît naturellement un pic printanier.
    Il en résulte, avec un temps de retard, une évolution fortement  saisonalisée présentant  un maximum au printemps et un minimum  au début de l'automne.
      On note la progression permanente de la proportion de gaz carbonique. Il n'y a aucun répit, à peine d'infimes inflexions du taux de croissance.


Concentration du CO2 sur les 50 dernières années.

  Prenons du recul, voici maintenant les mêmes données, cette fois  de mars 1958 à septembre 2009 (avec la même signification respective des courbes rouges et noires).



    Là aussi, la régularité du phénomène est impressionnante nous enrichissons l'atmosphère en dioxyde de carbonne sans discontinuer depuis le début des mesures.
      En 1959 la moyenne annuelle était de  315,98 parties par millions, 49 ans après, en 2008, elle s'élevait à 385,16 ppm !
     Nous enregistrons donc en 49 ans, une croissance de 69,18 ppm soit une hausse de 21,9 % .Cette augmentation correspond à  une élévation de + 1,41 ppm par an  soit un taux de progression annuel de + 0,4 %.
     Rappellons qu'il ne s'agit pas là des émissions qui, elles, ont crû  plus vite encore, mais bien de la quantité de gaz carbonique présente dans l'atmosphère dont nous changeons ainsi significativement la composition.
 
   Voici maintenant les valeurs moyennes  pour les années marquant l'entrée dans chaque décennie.

1960  : 316,91 ppm
1970  : 325,68 ppm (+   8,8 ppm soit + 2,8 % par rapport à 1960)
1980  : 338,68 ppm (+ 13,0 ppm soit + 4,0 % par rapport à 1970)
1990  : 354,16 ppm (+ 15,5 ppm soit + 4,6 % par rapport à 1980)
2000  : 369,40 ppm (+ 15,2 ppm soit + 4,3 % par rapport à 1990)
2009  : 387,35 ppm (+ 17,9 ppm soit + 4,9 % par rapport à 2000 /9 ans*)


  Globalement, il y a donc sur les  cinquantes dernières années :

-  Croissance de la quantité de CO2 présent dans l'atmosphère
- Croissance de la croissance absolue. On passe d'environ plus 10 ppm par décennie à plus 15  ppm par décennie et même plus 20 ppm pour la dernière *.
- Croissance du taux de croissance puisque l'on passe d'une progression d'un peu moins de  3% par décennie à une augmentation régulièrement supérieure à  4 % sur la même durée !


  On reconnaîtra là un phénomème exponentiel et donc potentiellement extrêmement dangereux s'il devait se prolonger durablement.

   (*) Précisons pour les chiffres de l'année 2009 que :   + 17,9 ppm et +  4,9 % sur 9 ans correspondent respectivement à environ à + 19,9 ppm et + 5,4 % sur 10 ans (il faut ramener ces données sur une telle période pour  les rendre comparables aux précédentes). Ceci confirme clairement l'aggravation de la situation. (cet article publié en 2009 a été mis à jour en février 2010 et prends donc en compte les données 2009)

 

Notes:

 (1)   Rappelons tout d’abord qu’en terme quantitatifs ce composant représente une partie mineure de notre atmosphère : moins d’un demi millième. 0,39 millième environ en 2009 (exprimé en ppm).
Il arrive en quatrième position très loin derrière les trois principaux qui sont : l’azote (diazote : N2 : 78 % en masse), l’oxygène (dioxygène : O2 : 20 % en masse) et l’argon (Ar : environ 1 % en masse). Notez que la vapeur d’eau  (H2O) n'est généralement pas prise en compte dans le total atmosphérique car sa part est très variable (localement et temporairement-localement) . Elle représente  globalement de  l’ordre de 1 % de la masse atmosphérique.

   Bien sûr, en terme d’ effet de serre, le dioxyde de carbone  joue un rôle très supérieur à ce que sa faible proportion pourrait laisser supposer. Seule la vapeur d’eau, présente en beaucoup plus grandes quantités,  génère  un impact plus important sur notre climat. Cependant  la vapeur d’eau n'est pas perçue comme un  polluant et nous avons peu  d'influence directe que se soit sur son émission (essentiellement due à l’évaporation océanique) ou sur  son temps de latence dans l’atmosphère avant qu’elle ne se condense sous forme de nuages et ne tombe sous forme de pluie.

   Le méthane (CH4) constitue également un remarquable gaz à effet de serre mais les quantités en cause sont véritablement minimes par rapport au CO2 (un peu moins de 2 parties par million contre 390). Même si une molécule de méthane est beaucoup plus efficace pour piéger les rayonnements infrarouges, en une dizaine d’années elle se transforme en molécule de CO2  par réaction avec les autres composants atmosphériques.  A terme, c'est donc bien la teneur en CO2 qui est déterminante.

   Cette transformation rend d'ailleurs très difficile la comparaison entre l’efficacité des différents gaz en terme d’effet de serre car il faut d’abord préciser à quelle échéance on raisonne. 
    Ajoutons toutefois que le méthane pourrait subir de brusques élévations de sa concentration si, comme le supposent certains scientifiques, sous l’effet du réchauffement climatique, les fonds océaniques ou le permafrost en relâchaient d’importantes quantités.
 
   Pour plus de  précisions sur la question générale des gaz à effets de serre, voir les pages qu'y consacre le site Manicore de M. Jean-Marc JANCOVICI .


  (2)  L'ensemble des données (chiffres et graphiques) utilisées dans cet articles  sont disponibles sur l'excellent site de l'ESRL qui est un laboratoire du NOAA (National Oceanic and Atmosphéric Administration).  Vous trouverez sur leurs services internet  respectifs (en anglais) des données très complètes sur l'ensemble des études qui y sont conduites.  Les informations les plus précises sur le dioxyde de carbone se trouvent dans  les pages "Carbon Traker" du même site.

   Précisons que les chiffres fournis par le NOAA pour l'année en cours (2009 donc) sont provisoires, et devront être validés et éventuellement corrigés, cela ne change rien, bien entendu, ni aux ordres de grandeur, ni à nos conclusions.

(3) Mois d'hiver de ce même hémisphère cela va de soi.

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