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4 juin 2009 4 04 /06 /juin /2009 08:34

 
  Si l'on porte quelque crédit à l'intensité de la promotion, toute la France  "Ecophile" devrait se retrouver vendredi soir, qui devant son poste ou son ordinateur, qui au cinéma, qui chez son marchand de DVD pour la sortie multimédia du film de Yann Arthus-Bertrand : Home

   Ce film dont France 2 diffusera à 20 h 35 une version écourtée comporte, paraît-il, des images époustouflantes destinées à nous faire prendre conscience de la beauté de notre Terre et à nous inciter à tout faire pour la protéger.

  

   Nous serons curieux, bien entendu, de voir si la surpopulation souvent évoquée sur ce site sera mise en cause. 

   A vos écrans donc !

Home : de Yann Arthus-Bertrand, diffusée Vendredi 5 Juin à 20 h 35 sur France2. Sortie simultanée sur internet, au cinéma et en DVD.

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3 juin 2009 3 03 /06 /juin /2009 10:24

 

 

Petite réflexion sur des arguments avancés contre cette loi, ou quand l’écologie oblige à la rigueur.

 

 

   Des arguments contre cette loi, il y en a eu beaucoup.
  Sur la difficulté du contrôle et le flicage que son application risque d’entraîner. Sur les erreurs qui pourront être faites sur l’identité des fraudeurs (voisins de wifi, appartement loué avec accès Internet, etc.) Sur l’automaticité de la sanction. Sur l’absence d’intervention d’un juge...

   Mais certains arguments avancés posent question d’un point de vue qui peut sembler très loin de cette problématique, je veux parler du point de vue écologique.
  J’en retiendrai deux : l’impossibilité pour les jeunes d’accéder à la culture si l’on ne leur donne pas un accès gratuit ou quasi gratuit aux œuvres accessibles sur le net, et la lourdeur relative à la mise en place d’un système où chaque consommateur devrait payer ce qu’il consomme, mise en place si lourde si complexe qu’elle n’en vaudrait pas la peine et qu’il serait alors plus sage de se tourner vers une logique forfaitaire basée sur l’accès au net.

 

  L’idée que les jeunes et tous les économiquement faibles puissent télécharger à volonté films, chansons, et toutes les musiques qu’ils aiment sans se soucier du prix à payer* pour rémunérer les hommes qui assurent ce qu’il faut bien appeler une production est généreuse. Dans ce qu’elle a de meilleur, elle ne restreint pas les gens avec peu de moyens de faire la connaissance d’autres peuples, d’autres cultures, via leur production audiovisuelle.
   Mais elle est dangereuse aussi. Car elle contribue à ancrer l’idée qu’avec un peu d’organisation et de légères contreparties la consommation illimitée de biens est possible. Car en évacuant la frustration de ne pas avoir accès à tout ce qu’on désire en matière de biens culturels, elle ne nous prépare pas, c’est le moins qu’on puisse dire, à vivre dans un monde de 7 milliards d’habitants où la limitation de notre consommation va peu à peu s’imposer à chacun d’entre nous si l’on veut garder une planète viable et respecter les autres formes de vie.

 

  Quant au second argument, il est vrai qu’on ne peut évacuer d’une pichenette la lourdeur et la complexité résultant de la mise en place d’un système faisant payer le consommateur réel et capable de sanctionner les fraudeurs et les voleurs.
  Mais peut-on sans faillir jeter aux orties nos principes**, sous la raison d’une impuissance trop facilement affichée ?
  Beaumarchais*** réveille-toi ! ils sont devenus fous …

  Plus grave encore : cette impuissance quasiment revendiquée face à une population qui ne veut pas payer le vrai prix des choses – ah ! le mythe d’un monde-internet où la gratuité serait reine – finit par ressembler à une vraie lâcheté… et augure mal des qualités et des capacités que devra déployer la puissance publique quand il va falloir mettre en musique les changements nécessaires pour s’adapter au nouvel ordre écologique qui doit émerger si l’on veut, vous connaissez la musique ! garder une planète viable et respecter les autres formes de vie sur terre.

 

   Il ne s’agit pas ici, rappelons le, de prendre parti sur la loi Hadopi, juste de récuser des arguments qui ne sont pas compatibles avec une perception honnête de ce qu’implique l’écologie. Ce qui déresponsabilise, ce qui peut faire croire à une consommation sans limite, ce qui s’appuie sur la facilité au détriment de valeurs profondes ou du courage d’affronter le réel, ce réel qu’évoquait si bien Jaurès, cela ne peut se conjuguer avec cette science politique consciente de la beauté du vivant qu’est l’écologie.
En un mot, écologie oblige.

 

 

 

* Hormis une taxe liée à la connexion Internet pour rémunérer les créateurs et producteurs ; cette solution, généralement proposée par les adversaires de la loi Hadopi, n’est en fait qu’un impôt ‘culture’ appelé 'licence globale' payé par tous les connectés au net et pouvant s’élever selon les diverses projections de 3 à 7 euros par mois ; elle suppose une redistribution monétaire ‘administrative’ aux créateurs et producteurs.

 


** En matière de droit d’auteur. Voir notamment les réactions de Pierre Arditi, Juliette Greco ou Maxime Le Forestier.

 


*** Beaumarchais peut être considéré comme le père du droit d’auteur en France, ou en tous cas comme son inspirateur.

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6 mai 2009 3 06 /05 /mai /2009 07:15

De quoi le transport de marchandises d'aujourd'hui est-il le nom ?

Petite réflexion sur le transport de marchandises et l’écologie.

 Quand Turgot accède au pouvoir* dans le plus grand et le plus peuplé pays d’Europe occidentale dans la seconde partie du XVIIIème siècle, il doit gérer un état régulièrement confronté à des crises alimentaires locales, ponctuelles, avec leurs corollaires : de brusques tensions sociales allant jusqu’à l’émeute et des effets sanitaires lourds sur les populations.
Des émeutes de la faim dans un pays moderne ! Il y a quelque chose à faire dans ce grand pays morcelé par des dizaines de douanes, où l’habitude est de garder ses grains pour soi, dans sa région, pour parer à la disette qui guette, quitte à ne savoir que faire d’une surproduction momentanée.
Turgot voit bien, de Paris, qu’un manque de grains en Bretagne pourrait être résolu par une bonne récolte en Limousin, bref qu’une régulation à l’échelle d’un grand pays peut être la meilleure réponse pour parer aux crises alimentaires. D’où une politique de démantèlement des douanes régionales pour accroître les échanges inter-régionnaux.

Dans cette logique, il était important de faciliter matériellement les transports de grains ; il ne fallait à aucun prix que le temps et le coût du transport empêchent la circulation de cette marchandise et réduisent à néant la mise à bas des obstacles réglementaires. Or l’état technologique du transport, basé sur l’utilisation de charrettes, sur le recours à une navigation fluviale limitée aux grandes rivières et à quelques canaux, et sur l’emploi de navires de commerce à voile dont l’âge d’or ne sera effectif qu’un peu plus tard, limitait les quantités transportables et supposait des effectifs humains non négligeables ; donc des coûts élevés à la tonne kilomètre.

C’est sans doute à ce moment que s’est forgée chez les économistes** l’idée que le coût élevé du transport de marchandise était un obstacle majeur au progrès de la société. Si la spécialisation internationale et la loi des avantages comparatifs sont des concepts positifs qu’il faut appliquer pour favoriser le développement économique, alors le coût du transport est un frein à la mesure de son importance.
Cela fait deux siècles que l’on fait tout, explicitement et implicitement, pour tendre vers zéro le coût du transport.

Les grandes infrastructures, comme les routes, les voies navigables, les ports et aéroports, ont vu leurs coûts de réalisation en grande partie ou en totalité socialisés par le biais d’une prise en charge par la collectivité, le plus souvent au niveau national via un grand ministère de l’Equipement. Et ces travaux ont été le plus souvent demandés par des élus locaux qui voyaient là le moyen de désenclaver leur territoire et d’assurer le développement économique local, par des élus locaux facilement oublieux des conséquences écologiques négatives de ces mêmes infrastructures.

Quant aux coûts de fonctionnement, les prix des péages n’ont que peu reflété la réalité ; un camion par exemple use l’autoroute 1000 fois plus qu’une voiture particulière mais ne paie en France que 3 ou 4 fois plus cher
Et l’énergie ? Faut-il rappeler que le kérosène des avions n’est pas taxé ***? Et que le gas-oil, carburant des poids lourds, a souvent fait l’objet de détaxes plus ou moins importantes*** ? Peut-être peut-on aussi parler des entreprises de transport routier de marchandises prises en étau entre des contraintes réglementaires, sécuritaires et logistiques de plus en plus fortes et des prix de vente qui n’augmentent pas, et dont la profitabilité en Europe occidentale est de plus en plus faible malgré le recours à des camionneurs venus de l’est et moins bien payés.

Cela fait deux siècles que le prix à la tonne kilomètre diminue en valeur pour finir par ne plus constituer un coût significatif. Résultat, la théorie posée par les économistes a joué à plein et a rempli ses promesses : croissance des échanges inter-régionnaux et internationaux d’une part et allocation des ressources portée à un degré extrême d’autre part.
Résultat, des salades traversent deux fois notre continent pour aller se faire laver dans un pays de l’est européen où la main d’œuvre est moins chère. Et on peut multiplier les exemples. Résultat, les camions encombrent nos routes et autoroutes, et les conteneurs nos ports et océans. Résultat, un nombre de plus en plus important d’hommes est affecté aux questions de transport et de logistique, et la consommation d’énergie fossile pour transporter tous ces produits, toutes ces matières, constitue une part majeure de la consommation mondiale.

Alors, Turgot et Ricardo ont-ils eu tort ? Evidemment non. Permettre des régulations sur quelques centaines de kilomètres, ou même quelques milliers, et se donner les moyens de les réaliser pour des biens essentiels à la vie des hommes, qui remettrait cela en question ? Qui nierait que le Kenya ou l’Amérique centrale n’ont pas quelques avantages comparatifs pour produire du café ?

Mais qui ne voit aussi qu’il y a quelque chose d’inacceptable à prendre en compte de simples variations de coût de main d’œuvre pour justifier des transports sur des milliers de kilomètres ; ici, nul avantage comparatif naturel, nul avantage comparatif culturel lié à une tradition et un savoir-faire, juste une différence financière de coût de main d’œuvre lié à un taux de change, à un niveau de développement économique différent, ou à un déséquilibre démographique.
Dans ce cas, il faut un frein et ce frein doit être et sera le coût, le vrai coût du transport de marchandise.
Un coût complexe qui devrait intégrer l’occupation de l’espace par les  infrastructures, les frais effectifs d’amortissement, de maintenance et de rénovation de ces mêmes infrastructures, le financement des risques liés aux propagations involontaires comme ces insectes qui voyagent dans les pneus ou les conteneurs et peuvent déstabiliser gravement des biotopes, le financement aussi de la prévention des pollutions sonores, chimiques ou autres.
Sans oublier la problématique de l’énergie, car aujourd’hui nos transports fonctionnent au pétrole, que ce soit les avions avec le kérosène, les poids lourds et les cargos au gas-oil ; concrètement une taxe carbone significative devrait être prise en compte. Et le coût du transport de marchandise va nettement augmenter. Et ce coût de transport, élevé, forcément élevé, ce frein que certains peuvent sentir comme une brimade, ce frein, ce n’est que l’irruption du réel, c’est l’introduction de l’écologie dans l’économie.

 Demain, dans un monde qui prendrait en compte la question écologique et les vrais coûts du transport de marchandises, tous les camions d’aujourd’hui n’auront pas été transformés en camions ‘verts’ fonctionnant à l’électricité ou à la biomasse. Ni les avions, ni les cargos. Bien sûr des améliorations peuvent être apportées ou généralisées : recours systématique à des bourses de fret intelligentes pour diminuer encore plus les retours à vide, camions avec des fonctionnements optimisés, remise en question du diktat du ‘juste-à-temps’ afin de faciliter une meilleure organisation des transports, etc., mais il n’y a pas de miracle et le rêve d’un transport de marchandises à faible empreinte écologique ne se substituera pas à la faillite du rêve d’un transport à coût quasi-nul. Le développement durable dans le transport de marchandise, c'est moins de marchandises transportées et moins de kilomètres parcourus.
La solution viendra en grande partie d’une diminution drastique des tonnes kilomètres effectuées grâce à la généralisation de process de production favorisant la proximité. Une relocalisation nécessaire dans une logique qui favorise les néga-kilomètres ou plutôt les néga-tonnes kilomètres Avec des solutions complémentaires comme le recours plus important aux voies maritimes fluviales ou ferrées, la mise au point de cargos à propulsion mixte majoritairement éolienne, peut-être l’utilisation de dirigeables sécurisés, et la suppression de cette aberration écologique qu’est le transport par avion de marchandises.

Mais, attention, ce monde qui se dessine est bien différent du monde des XIX et XXèmes siècle. Terminée, la vision, l’utopie d’un monde où la distance ne compte pas. Moins de transports de marchandises, plus de produits fabriqués localement, c’est plus de dépendance à l’égard de chaque territoire. Plus d’identité, plus de contraintes aussi et moins de déséquilibres. Ce n’est pas seulement moins d’ananas sur les tables occidentales, c’est aussi moins de population sur des territoires incapables de les nourrir. Un monde vraiment différent.

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* Louis XVI nomme Turgot au Contrôle général (le ministère des finances) le 24 août 1774.

** David Ricardo, théoricien du libre-échange, publie à London en 1817 Des principes de l’économie politique et de l’impôt, ouvrage qui suppose une circulation physique importante des biens.

*** Alors que même taxé, Jean-Marc Jancovici démontre que le coût de l’énergie fossile est ridiculement bas ; in Le plein s’il vous plaît, 2006 ed. du Seuil, co-écrit avec Alain Grandjean.

 

Cet article est le second d’une série de trois sur le thème du déplacement.
le prochain abordera la question du transport aérien.
le premier traitait de l'automoblie (aller à cet article)

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1 mai 2009 5 01 /05 /mai /2009 11:35



     Une affaire ? Quelle affaire ? Apparemment il s’agit juste pour les autorités de Bruxelles de donner un peu plus de liberté à nos producteurs dans le secteur de l’alimentation en les autorisant à s’affranchir des contraintes de poids des produits en vigueur jusqu’alors. Pourquoi devoir commercialiser la farine au kg ? 988 grammes, ce n'est pas mal non plus. Vendre au litre les jus de fruits ? Et si l’on les vendait à 0.95 litre ? Cela permettra de jouer sur la perception des prix, et c’est au consommateur, donc au marché, de comparer et de choisir de façon judicieuse.

  
    Bref, nos autorités européennes croient à la logique du marché et de la liberté. Ce sera peut-être un peu plus compliqué de faire ses courses, mais ce n’est pas une affaire… Sauf que nos autorités européennes ont oublié qu’il nous faut limiter le plus possible notre impact sur la planète, crise écologique oblige. Et que dans cette perspective, déréguler en cette matière, c’est éloigner la possibilité d’une utilisation rationnelle des contenants.

  
    Gardons l’exemple des bouteilles de jus de fruits. Aujourd’hui, la plupart de celles-ci sont en verre, de différentes formes censées véhiculer une certaine image du produit vendu, et ne se sont utilisées qu’une seule fois avant d’être récupérées puis refondues. Tout le monde est content : les industriels et les politiques mettent en avant le recyclage et peuvent parler les uns de développement durable et les autres de pratique citoyenne, les responsables marketing n’ont pas de contraintes sur leurs emballages, les services de contrôle sanitaire sont tranquillisés par l’usage unique dudit contenant, et les consommateurs n’ont pas grand-chose à faire pour se sentir vertueux.
   Tout ce circuit n’a qu’un défaut : il consomme une énergie primaire considérable lors de la refonte du verre. Bref, ce mode de fonctionnement reste un monument de gaspillage non compatible avec une vie harmonieuse au sein de notre biotope.

  
    Il y a une logique alternative et celle-ci consiste principalement à n’utiliser que des contenants en verre standards en nombre très limité, que ce soit pour les bouteilles de jus de fruits, les pots de confitures, ou les boites de conserves. Alors il sera possible et commode de les réutiliser, les lieux de commerce alimentaire faisant aussi office de points de collecte vis-à-vis des consommateurs et de points de distribution pour tous les producteurs.
    Solution économique, solution écologique, mais solution qui demande des efforts réels à tous : aux consommateurs qui devront ramener leurs contenants dans les points de collecte après les avoir nettoyés, aux responsables marketing privés de contenant support d’image, aux services sanitaires qui devront contrôler le réemploi des contenants dans le respect de normes sanitaires strictes, enfin aux commerçants qui auront un rôle nouveau à jouer dans le traitement de ces contenants (collecte, stockage, redistribution). Et aux politiques qui doivent d’abord mettre en perspective leurs idées et les contraintes écologiques, et aux Pouvoirs Publics qui doivent poser les règles et les faire respecter.

  
    Comme souvent en matière d’écologie, il s’agit d’échanger plus de travail humain et plus de complication contre moins d’énergie primaire dépensée et moins de pollution. Il s’agit aussi de réfléchir à long terme et de penser ‘global’ : il n’y a pas l’économie d’un côté et l’écologie de l’autre. Puissent nos autorités européennes ne pas complètement l’oublier.



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24 avril 2009 5 24 /04 /avril /2009 15:28

            Evolution des effectifs de l'humanité de - 10 000 à l'an 2000 (en milliards) 


 

    Beaucoup s'étonnent qu'au sein du combat écologiste nous accordions une telle place à la question démographique. Ce qui est surprenant  au contraire c'est que cette problématique  ne constitue pas la priorité de tous les mouvements écologistes.
   La raison de cette insistance est toute entière dans cette courbe (ici source Wikipedia) qui trace l'évolution de nos effectifs depuis l'an - 10 000 jusqu'aux années 2000 soit environ des débuts de la révolution néolithique jusqu'à aujourd'hui.
   Sauf à faire preuve de mauvaise foi, il est impossible de ne pas comprendre que cette évolution nous mène à la catastrophe.
   Oui, bien sûr cette courbe finira par  s'infléchir et sans doute se retourner parce que nous sommes dans un monde fini et qu'il n'y a donc pas d'autre alternative. 
   Cependant,  soit nous laissons faire la nature et les contraintes physiques et cette inversion se paiera de souffrances, de milliards de morts et d'une coercition sans précédent, soit au contraire nous essayons de maîtriser le mouvement et de faire en sorte que l'inversion soit la plus supportable et la plus indolore possible.
   Plus nous attendrons, plus cela sera difficile, plus nous nous devrons d'être contraignants, plus nous risquerons de drames.
   Voila pourquoi nous militons ici pour que soient prises au plus vite toutes les mesures susceptibles d'infléchir cette pente infernale.

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 16:20

  
   Si la question démographique reste encore largement taboue même chez les écologistes, on note quand même un léger frémissement,


   Ces derniers jours ont été marqués par la déclaration du député " Vert " Mr Yves Cochet qui parlant de " grève du troisième ventre " a clairement mis en cause la nécessité de favoriser la natalité par des mesures sociales ou fiscales liées à la naissance d’un troisième enfant. Ces propos n’ont pas toujours été appréciés au sein même de sa propre mouvance. Il fallait un certain courage.

  
   De même en Angleterre Jonathon Porrit, un conseiller du gouvernement pour le développement durable a déclaré :

   " Les familles comptant plus de deux enfants ont un impact irresponsable sur l’environnement ".
   Qui a dit que les politiques maniaient toujours la langue de bois ? Il y a d’heureuses exceptions.  Jonathon Porrit souhaiterait d'ailleurs ramener la population britannique à 30 millions d'habitants. Gageons qu'il ne va pas se faire que des amis.

  
  En France l’association Démographie Responsable vient de se constituer et commence a faire part de ses vues et de ses propositions afin de promouvoir des familles de deux enfants ou moins.

  
  Voici pour notre part le message envoyé au quotidien "Libération" et aux " Verts " que nous avons rédigé afin de saluer l’initiative d’Yves Cochet et de soutenir ses propositions.

 
" La proposition d'Yves Cochet est courageuse et il faut applaudir qu'enfin un personnage public lève le tabou.
  Il est important de comprendre que quelles que soient les bonnes volontés en matière d'écologie, elles seront balayées si nous sommes trop nombreux.

  Beaucoup de réactions ici (*) font part de la lenteur et de l'inertie des mécanismes démographiques. Ils mettent en doute l'efficacité de la restriction de la natalité parce que ses effets seront lointains. Cela doit au contraire nous encourager à le faire, il ne faut pas agir pour demain mais pour un peu plus loin. Imaginons en 2100 un monde avec 12 milliards d'habitants ou un monde à 3 milliards d'habitants. Lequel sera le plus vivable ? Le moins générateur de conflits ? Le plus susceptible de respecter la nature et les autres espèces ?
  Il faut donc commencer maintenant dans les pays peu développés pour l'effet démographique comme dans les pays développés pour la valeur de l'exemple et aussi parce que c'est là que chacun consomme le plus.

  Dans ce cadre, cesser d'encourager financièrement la natalité est une mesure sage et responsable, elle n'a rien d'anti-humaniste, bien au contraire. Elle prépare à l'inverse un monde qui pourrait être moins coercitif et moins pollué.
  Ne nous trompons pas, plus nous serons nombreux plus nous ferons le lit des contraintes futures. "

 


(*) Allusion à quelques réactions des lecteurs de " Libération "

 

 

 

 

 

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16 avril 2009 4 16 /04 /avril /2009 11:31

 

   Il y a eu à la fin 2008 l’annonce de la hausse de la CSG de 10 % pour financer le RSA qui produira ses premiers effets à l’automne prochain ; il y a maintenant la hausse des impôts fonciers, et notamment la taxe foncière, qui ne concerne que les propriétaires, plus facile donc politiquement à augmenter que la taxe d’habitation.

   A chaque fois de bonnes raisons. Sociales pour le financement du RSA. Nécessaires pour financer les dépenses des collectivités territoriales et éviter un endettement catastrophique à long terme, à un moment où celles-ci voient, entre autres, la part de leurs recettes assises sur les droits de mutation diminuer.

   L’augmentation de ces deux impôts va très clairement peser sur les propriétaires bailleurs qui assurent une part non négligeable de l’offre locative de logement dans notre pays. Et pas ponctuellement mais durablement, car le taux de la CSG est toujours allé croissant depuis sa création, et on n’a que très exceptionnellement vu des impôts locaux baisser.  

   Or dans le même moment les obligations que doivent assumer ces propriétaires bailleurs s’accroissent : diagnostic thermique, présence de plomb, bientôt détecteurs de fumée.

   Et ceci n’est qu’un début : le parc immobilier est une passoire thermique chauffée selon des modes inadéquats, et les investissements à réaliser pour atteindre les normes évoquées lors du Grenelle de l’environnement pour le bâtiment ancien sont colossaux. Il faut revoir de fonds en comble à la fois l’isolation des logements et leur mode de chauffage en intégrant nouvelles chaudières, panneaux solaires, vérandas et autres techniques de solaire passif. Cela suppose souvent des changements importants à apporter : création de cheminée pour tous ces logements à chaleur électrique où aucun conduit n’a été prévu, installation de réseau de chauffage basse température, changement de l’ensemble des menuiseries, création parfois de nouvelles ouvertures pour s’ouvrir au soleil, réhabilitation externe de l’immeuble pour une isolation par l’extérieur mieux à même d’éviter les fameux ponts thermiques.

   Il y a plus encore : nos maisons et appartements sont des lieux où l’on s’empoisonne. Peintures toxiques ayant pollué jusqu’au plâtre, fibres en tout genre potentiellement cancérigènes, humidité mal gérée dans des immeubles par trop étanches et mal aérés, tuyaux en plomb d’arrivée d’eau, colles et autres produits dégageant du formaldéhyde, etc. Nous avons commencé par traquer le plomb dans les peintures, et ce n’est qu’un début ; le mouvement pour un habitat sain correspond à une tendance profonde qui deviendra, et c’est normal, une exigence.

   Ce qui signifie des travaux importants à prévoir pour éliminer la pollution, comme remplacer les moquettes ou dalles plastiques par du plancher véritable ou du carrelage, changer les isolants artificiels par des isolants naturels comme le liège ou la laine de bois, installer des bio-rupteurs pour limiter la pollution électromagnétique ou mieux, refaire les réseaux électriques avec des câbles blindés notamment dans les maisons en bois, retirer les enduits en ciment pour les remplacer par des enduits à la chaux pour que les murs anciens respirent à nouveau, etc.

   Cela signifie aussi que les travaux de transformation de nos habitations dans le domaine thermique vont là encore être plus coûteux qu’initialement envisagé si l’on respecte des normes sanitaires strictes : Par exemple isoler un plancher chauffant par de grandes plaques de polystyrène extrudé ne coûte pas cher, le faire avec une matière renouvelable, naturelle, et non-polluante comme le liège revient non pas 20 % plus cher mais 5 fois plus cher.

   Tous ces travaux sont des travaux lourds et vont incomber aux propriétaires, pas aux locataires.

   Dans ces conditions, si l’on veut respecter les engagements pris lors du Grenelle de l’environnement et développer un habitat sain en France, les investissements que les propriétaires bailleurs vont sans doute devoir consentir à faire dans la prochaine décennie représenteront environ entre 3 et 6 années de loyers bruts. 
  Cela ne pourra se faire qu’à trois conditions :

  • Emettre des normes contraignantes assorties de délais raisonnables mais stricts de mise en œuvre,  
  • Préparer les locataires, dans une logique de responsabilité partagée, à une sensible augmentation de la part du logement dans leurs dépenses, 
  • Préserver une rentabilité locative réelle après impôts en évitant de surtaxer un secteur d’activité au moment où celui-ci doit investir massivement pour le bien de tous.

   Est-il alors écologiquement raisonnable de faire supporter à ce secteur, confronté à un défi imminent d’autant plus difficile à relever que ses acteurs sont dispersés, peu structurés, assez souvent âgés, des hausses significatives d’impôts qui vont grever durablement sa capacité d’action ? Avec la double crise écologique et économique que nous vivons, le temps de la rareté est de retour. Des choix s’imposent à nos élus. Aujourd’hui la nouvelle médiathèque, le futur centre sportif, l’embauche d’animateurs supplémentaires, c’est autant de moins pour construire dans les dix années  qui viennent un habitat locatif sain, durable et écologique.

 

 

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 11:53

    General Motors de plus en plus prise à la gorge : le débarquement de son PDG Rick Wagoner, les avertissements menaçants cette semaine du président Obama, la mise en faillite qui se précise … Comment le premier groupe mondial d’automobiles en est-il arrivé là ?

 

    C’est l’histoire d’une entreprise qui domine son marché, se laisse aller à manquer de rigueur et à jouer la facilité, passe des accords syndicaux malheureux en acceptant des coûts de main d’œuvre trop élevés, ce qui l’oblige à orienter sa production vers des produits à forte marge … et se retrouve à dépendre du marché des 4X4, marché conditionné à la fois par un maintien d’un niveau de vie élevé et par un prix bas de l’énergie … c’est l’histoire d’une entreprise  qui se fait cueillir par la crise du pétrole début 2008 et la crise financière qui explose fin 2008. C’est tout bêtement l’histoire d’un organisme trop dépendant d’un environnement particulier, et qui a cru que celui-ci serait durable.

 

    La crise de GM, c’est le rêve de l’american way of life qui se transforme en cauchemar.

   C’est le risque que sa mise en faillite ne sonne, après la disparition de Lehmann Brothers en septembre dernier, le second temps de la crise, le temps de la dépression.

 

   GM peut-elle se réveiller et se sauver ? Contrôler le process de destruction-création nécessaire pour repartir du bon pied en échappant à la disparition définitive ?

    En une phrase, GM peut-elle courir assez vite pour s’adapter au nouveau monde qui se dessine?

 

    Cela suppose que GM transforme rapidement ses lignes de production en utilisant le savoir-faire de sa filiale européenne Opel en matière de petites voitures, adapte ses coûts de production pour être compétitive, et trouve les financements nécessaires pour survivre le temps de cette adaptation. Mais produire des voitures à la mode européenne actuelle ne suffira pas : trop de marques concurrentes européennes et asiatiques le font très bien et elles aussi se battent pour survivre et ne feront pas de cadeaux ; il lui faut donc créer des voitures encore plus simples, encore plus légères, encore plus adaptées aux temps difficiles, avec des vitesses de pointe limitées, et en évitant de trop cafouiller avec les technologies à la mode : moteur électrique, moteur Stirling, à air comprimé, etc.

 

    GM peut peut-être encore survivre, mais ce sera un GM rapetissé avec un chiffre d’affaire largement inférieur et nettement moins de salariés, un GM brassant beaucoup moins de matière première et générant moins de business avec ses partenaires et sous-traitants, un GM malin, attentif à son environnement et trouvant sa place dans la nouvelle logique de mobilité qui doit se mettre en place, un GM distribuant aussi des salaires et des avantages sociaux diminués d’au moins 40%, un GM devenant une entreprise comme les autres, produisant des outils de mobilité et abandonnant son statut de compagnie emblématique produisant des objets désirables et statutaires.

 

    GM était un symbole, celui de la croyance en un monde à la croissance matérielle illimitée. S’il survit, il deviendra le symbole de la capacité d’adaptation du vieux monde.
   Cours GM, cours ! Le nouveau monde est devant toi … il est pauvre, il est sobre, il est subtil, et tu dois aussi le devenir, si tu veux en être.

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1 avril 2009 3 01 /04 /avril /2009 15:25


  Sous ce titre le magazine Télérama (*) présente un entretien fort intéressant avec le philosophe Dominique Bourg, professeur à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris et par ailleurs membre du comité de veille de la fondation Nicolas Hulot.
   Dominique Bourg y met en cause la façon dont la société récupère la mode verte pour continuer à promouvoir la croissance dans un monde pourtant fini.
   Vaste contradiction que nous ne cessons de souligner sur ce blog.
  Le philosophe qui passe au crible l'automobile et l'informatique déclare notamment :

  " La croissance verte est un leurre ....
    Cette vision de l'écologie triomphe actuellement parce qu'elle nous permet de ne réformer notre système que partiellement. Avec la croissance verte nous pouvons continuer sur notre lancée du " toujours plus". Les Etats Unis d'Obama sont certes beaucoup plus écolos mais restent dans cette logique. Ils ne voient pas le problème et ne peuvent sans doute pas le voir. "

  Parfois les magazines de télévision sont plus intéressants que la télévision elle-même !




(*) Télérama numéro 1090 du 4 au 10 avril 2009, page 38, entretien mené par Weronika Zarachowicz.

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20 février 2009 5 20 /02 /février /2009 09:29

 
   Le mensuel Sciences et Avenir présente dans son dernier numéro une enquête sur la consommation d’énergie et la pollution générée par les nouvelles technologies (informatique, audiovisuel, téléphonie…)

   Les chiffres commencent à devenir inquiétants. Selon Sciences et Avenir, les centres serveurs consommeraient 1 % de l’électricité mondiale.

   Concernant l’informatique (internet compris), nos ordinateurs et terminaux ne sont pas seuls en cause. Les serveurs avec leur fonctionnement 24 h /24 et leurs machines redondantes consomment 50 % de l’énergie du secteur dont la moitié pour la seule climatisation (l’énergie liée à la fabrication des appareils n’est pas prise en compte dans cette étude).

    Pour la téléphonie mobile 75 % de l’électricité est consommée par les infrastructures et 20 % par les terminaux.

   Selon Olivier Sidler de la société Enertech, " 10 ans d’effort sur la réduction des consommations des appareils électroménagers ont été réduits à néant par la poussée de l’audiovisuel et de l’informatique " C’est là un phénomène tout à fait comparable à celui que nous avions signalé pour l’automobile : tous les progrès réalisés sur le rendements des moteurs sont anéantis par l’augmentation de poids et de puissance des véhicules.

    Encore un beau terrain pour la course aux économies !

 
Sciences et Avenir, numéro 745, p.74, mars 2009. Notez que le mensuel présente également une critique du livre " C’est maintenant ! " objet de notre article précédent.

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